vendredi 23 mars 2012

Grèce Allemagne : un équilibre sur le fil du rasoir et des vérités cachées



A lire la presse allemande on s’aperçoit que les citoyens d' outre Rhin sont de plus en plus sensibilisés à un scénario de retrait de la Grèce de la zone euro. Les banquiers allemands commencent à se lasser de devoir toujours payer. Il semblerait que le FESF ne dispose pas de l’argent annoncé. En outre, les fonds de renflouement destinés à la Grèce sont assortis de multiples conditions et d’aucuns savent que plusieurs d’entre elles sont impossibles à réaliser dans le contexte d’une prétendue reprise extraordinaire.


Si le FMI décide à tout moment de retirer son soutien ; si un élément perturbateur se produit dans les négociations ; si les exigences constitutionnelles et juridiques grecques ne sont pas remplies ; si la Grèce ne respecte par un délai de paiement, etc., la Grèce saute…  En attendant, le chômage touche maintenant 50% de la population active et les plans d’austérité ne permettent pas d’espérer la moindre croissance.


Récemment, Michel Rocard a dit que le seul moyen de faire tenir certains des engagements de la Troïka était d’instaurer une dictature à Athènes. Mais cela n’est pas très démocratique… Rappelons à Berlin que durant des années, les Allemands ont pu gagner beaucoup d’argent en vendant du matériel militaire aux autorités grecques.


D’aucuns évoquent que certains politiciens grecs ont confié en privé que tous ces accords n’avaient pas la moindre chance de résister au temps. On dit encore que le ministre des Finances allemand n’attend qu’une raison infime pour justifier la rupture de l’accord et que les banques allemandes ont eu pour consigne de provisionner en  perspective d’une « grosse catastrophe ». Selon certains analystes, le ministère des Finances à Berlin a supervisé le processus en personne auprès des banques nationales. Le pare-feu atteindrait maintenant plus de 620 milliards de dollars.


Cela expliquerait sans doute pourquoi, entre-temps, les Allemands ne cessent de faire monter la barre des exigences à Athènes, afin d’arriver à une ligne de rupture dans les négociations.


Cela expliquerait les réticences de l’Allemagne à engager des fonds supplémentaires pour le pare-feu européen appelé FESF / SME.


Qui quittera l’euro : l’Allemagne ou la Grèce ?
Plusieurs lettres confidentielles disent à l’unisson que les Allemands ne sont pas stupides et qu’ils ont un plan de rechange. La Chancelière Merkel a donné l’impression de favoriser plutôt la Grèce afin de trouver une solution aux forceps, mais les milieux bancaires allemands se veulent rassurants : « Mme Merkel a compris que les intérêts nationaux de l’Allemagne devaient primer sur ceux des Grecs ». Un banquier allemand confiait récemment : « Il est devenu absolument impossible de travailler sur une union budgétaire en Europe avec deux pays aussi opposés que l’Allemagne et la Grèce. L’un d’eux doit nécessairement quitter la zone euro ».


En attendant, la Chancelière a fait le choix de laisser le temps s’égrener. « L’ami Sarkozy », qui comme d’autres représentants de la classe politique française, se sert de la mort d’enfants pour grignoter des points dans les sondages, cherche le soutien d’Israël pour être réélu.


Angela Merkel et son ministre des Finances préféreraient, pour le moment du moins, un scénario de retrait de la Grèce de l’euro plutôt qu’un départ de l’Allemagne. On attend maintenant les prochaines élections de fin avril en Grèce pour y voir plus clair.


Le Premier ministre grec Lucas Papademos est cité dans le  Financial Times de Londres. Il assure que son pays va redresser la pente et connaîtra la croissance dans les deux prochaines années. Cet éminent personnage annonce que la Grèce renouera avec la croissance “dans moins de deux ans” et est déterminée à éviter une sortie de l’euro. “Je suis convaincu que nous avons fait plus de la moitié du chemin de la reprise économique, même si le processus de consolidation budgétaire prendra plus de temps. Des taux de croissance positifs devraient être atteints d’ici moins de deux ans“, déclare le dirigeant grec. 
Selon un nouveau rapport de la Troïka (UE, Banque centrale européenne et FMI) publié la semaine dernière, la Grèce va devoir faire de nouveaux efforts d’ajustement budgétaire dans les deux prochaines années pour atteindre les objectifs fixés en échange du second plan d’aide.


il est à noter que Lucas Papademos fut le complice de Goldman Sachs dans le trucage des comptes grecs pour intégrer la zone euro ! Sa mise en place dans le gouvernement d’Athènes, dans le contexte actuel, ne relève certainement pas du hasard. Il travaille toujours avec les réseaux américains et, pour le moment, la bonne tenue artificielle des marchés financiers, n’a pas besoin d’un nouvel épisode grec… 


source : liesidotorg.wordpress.com