vendredi 9 mars 2012

La Grèce a perdu 6% de PIB en 2011 et aura besoin d'un nouveau plan de sauvetage



Le PIB de la Grèce a plongé de 7,5% en décembre 2011


Le PIB de la péninsule hellénique a dévissé nettement plus sèchement que les prévisions pessimistes de Bruxelles l'avaient anticipé. 


Pour l'an 2011, la baisse avoisine environ 6% en moins. A titre de comparaison, en France on a progressé de 1.7% , et la crise nous ferait déjà très mal !
On estime que la barrière au delà de laquelle des émeutes se déclenchent est à 10% de PIB en moins sur une année.


La sortie d'une note confidentielle du FMI expose en détail toute la gravité des finances publques grecques : pour que la dette de la Grèce se stabilise à un niveau durablement gérable, le ratio dette sur PIB doit se stabiliser autour des 120 % du PIB à l'horizon 2020. 


Pour atteindre cet objectif, 95 % des détenteurs privés de la dette grecque doivent participer à l'opération d'échange (PSI). Toutefois, selon de mombreux économistes, la restructuration d'ampleur de la dette d'Athènes, ne dispensera pas les créanciers d'un effort supplémentaire dans deux ou trois ans.
                                                vivement le retour du Deutsche Mark


La dette grecque a beau avoir bénéficié hier soir d'un gros coup d'ardoise magique, le pays est loin d'être sorti de crise. Les chiffres du PIB, publiés ce vendredi matin en même temps que le résultat de l'échange de dette des créanciers privés, est là pour le rappeler  : l'économie grecque a dévissé de 7,5% au dernier trimestre de l'année dernière.
Un chiffre élevé et, une fois de plus -un peu -moins bon qu'attendu, la dernière estimation «flash», délivrée le 14 février dernier par Elstat, l'autorité locale des statistiques, faisant état d'un recul de 7%.
Le risque d'une faillite à court terme du pays, et donc d'une aggravation de la crise dans la zone euro, semble donc écarté pour le moment, ainsi que s'en réjouissent vendredi les Européens et la directrice du FMI Christine Lagarde. Le pire a été évité, résume encore l'Américain Tim Geithner. Mais le sort économique de la Grèce, soumis à une série de cures d'austérité d'une rare sévérité, reste incertain.
Sur l'ensemble de 2011, la récession grecque risque donc d'être plus proche de 6% (les calculs définitifs seront rendus publics d'ici quelques semaines) que de 2,6%, donnée du dernier rapport de la «troïka» des créanciers internationaux d'Athènes. De l'avis général, même si le pays engrange les 130 milliards d'euros promis du nouveau plan d'aide, un nouveau nouveau plan de sauvetage pourrait bien être nécessaire dans les 36 mois à venir.
Après l'effacement de dette historique avec ses créanciers privés, Athènes risque d'être obligée de demander aux créanciers publics d'alléger son fardeau.






« Les estimations de croissance retenues pour la Grèce à moyen terme sont trop optimistes », souligne Jacques Cailloux, chez RBS. Il rappelle que la Troïka, dans son premier rapport, avait par exemple anticipé une contraction de l'activité de 2,6 % en 2011, alors que la réalité risque d'être plus proche de 6 %. « Pour l'avenir, nous prévoyons une croissance de 2,5 % à partir de 2015, alors que la Troïka table sur 4 %. » Autre hypothèse irréaliste selon l'économiste de RBS : la balance primaire (balance budgétaire hors intérêts de la dette). « Le scénario d'un excédent primaire moyen de 4,5 % sur la période 2014-2020 ne tient pas. » Dès lors, pour Jacques Cailloux, sans un nouveau plan d'aide, le niveau d'endettement par rapport au PIB risque d'atteindre 160 % en 2020.
Un risque encore plus important attend Athènes : le risque politique. La colère du peuple grec pourrait se traduire prochainement dans les urnes. Les intentions de vote inquiètent déjà la communauté internationale : le Pasok (le parti actuellement au pouvoir) et son rival Nouvelle Démocratie sont en déclin, alors que les partis des extrêmes font une percée. Les objectifs de rigueur assignés à Athènes pourraient dès lors être sérieusement menacés. 


source : lesechos.fr