jeudi 8 mars 2012

La Libye au bord de la guerre civile



Tout était programmé pour faire de la campagne aérienne contre le régime du colonel dictateur Kadhafi le triomphe du mandat de Nicolas Sarkozy .
Retour de l' armée française sur le devant de la scène, et mise en avant d'un président pret à enfiler l'uniforme pour la défense des opprimés. sauf que tout n'a pas été aussi simple que l' Elysée l'espérait.
                                                     si ça foire c'est ta faute Nicolas...


La Libye post-Kadhafi semble inexorablement basculer dans l'impasse. L'annonce surprise, mardi, par des chefs de tribus et de milices de l'est du pays, de l'autonomie de la région de Cyrénaïque a fait l'effet d'une bombe. "La région fait le choix du système fédéral", ont affirmé devant des milliers de personnes près de 300 miliciens et chefs de tribu. Ceux-ci ont désigné un Conseil intérimaire, composé de portefeuilles aussi importants que le Pétrole ou la Défense. À la tête de la nouvelle entité baptisée Cyrénaïque, qui s'étend de la frontière égyptienne à Syrte (centre-nord), a été nommé Ahmed Zoubaïr, cousin de l'ancien roi Idriss al-Sénoussi, renversé par Kadhafi en 1969. 


Le Conseil national libyen de transition (CNT), qui n’a pas encore résolu l’épineuse problématique des milices armées qui refusent à ce jour de reconnaître son autorité et donc sa légitimité, est confronté depuis mardi à une menace d’éclatement du pays. Les populations de l’est de la Libye, menées par Ahmed Zoubaïr, cousin de l’ancien roi Idriss El Senoussi renversé par El Gueddafi en 1969, ont proclamé de manière unilatérale la Cyrénaïque région autonome, forçant ainsi Tripoli à opter pour un système fédéral. En réponse à cette politique du fait accompli, le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, a menacé hier de recourir à la force pour empêcher la réalisation de ce projet soutenu par des chefs de tribus et de milices. «Nous ne sommes pas préparés à une division de la Libye», a-t-il dit lors d’un déplacement à Misrata.


Le chef du Conseil national de transition Moustapha Abdeljalil a appelé au dialogue avec les chefs de la Cyrénaïque, région de l’Est qui a annoncé son choix du fédéralisme. Mais il a aussi mis en garde les nouveaux chefs contre les tentatives de manipulation de la part de membres de l'ancien régime et a menacé de recourir à la force pour les en dissuader.


un CNT impuissant
Une chose est sûre, tout le monde retiendra que la proclamation de l’autonomie de la région de Cyrénaïque s’est faite la veille de l’annonce, par Moustapha Abdeljalil, de la fin de la rédaction de la charte nationale qui servira de modèle à la future Constitution de la Libye.La charte, dont le texte a été rendu public, jette les bases d’une démocratie parlementaire avec un système administratif décentralisé et promet une gestion transparente des administrations locales. Et visiblement, il y a tout lieu de croire que ce texte n’intéresse pas grand monde. La remarque est valable du moins pour l’est de la Libye. Encore que…


Moustapha Abdeljalil a-t-il maintenant les moyens militaires suffisants pour réfréner les ardeurs des autonomistes de Benghazi ? Peu probable, dans la mesure où l’armée nationale libyenne en constitution ne compte que quelques milliers d’hommes alors qu’en face les milices de Benghazi sont non seulement surarmées mais occupent déjà l’essentiel du terrain.


Et qui sait, peut-être, sont financées et soutenues de l’extérieur. Face à cette réalité, le chef du CNT ne paraît pas avoir le choix que de faire appel aux milices des autres régions. Mais dans ce cas, il prend le risque majeur d’aggraver la guerre civile qui ne dit pas son nom dans laquelle est plongée la Libye depuis la chute du régime de Mouammar El Gueddafi.


elwatan.com