mardi 24 avril 2012

Depuis le crack bancaire de l' été 2011 les capitaux fuient la France

La faillite c'est maintenant !
Un mouvement de fond invisible est en marche depuis août 2011: le départ des capitaux hors de France. Le crack bancaire dont nos journalistes n'osent pas parler a donné le top départ d'une migration des capitaux catastrophique pour la France : les investisseurs sont en train de divorcer avec la deuxième économie d'Europe.
La faiblesse de Sarkozy face à Merkel est à chercher là et pas ailleurs.
On ne donne pas de leçons quand ses banques sont quasiment en faillite.




Le 17 avril, Bloomberg a jeté un pavé dans la mare : «Et si la France quittait l’euro? De plus en plus d'épargnants anticipent ce scénario». 


Depuis août 2011, la banque de France a payé près de 90 milliards d’euros aux banques nationales allemandes et hollandaises, cela fait autant de capitaux en moins dans l'économie française. Les sommes gigantesques que la BCE a débloqué pour les banques depuis la crise de l’été 2011 ont été employées à régler des factures au profit des banques allemandes et hollandaises.


Cette mécanique est prévue par les traités. Les banques nationales, dans l’eurosystème, ont en effet pour fonction d’assurer les transferts monétaires entre pays de l’Union dans le cadre des échanges intra-communautaires. Pour être précis, elles assurent les règlements des paiements scripturaux internationaux ou transfrontaliers.


Vu que notre déficit extérieur s'accroit sans cesse, le phénomène a une explication simple : la banque de France injecte plus de liquide chez ses voisins qu’elle n’en reçoit d’eux, puisque nous importons beaucoup et que nous exportons moins.


Jusqu’à la fin août 2011, le phénomène contraire se produisait. La France était bénéficiaire nette des flux de capitaux provenant de ses voisins, dans une Europe où l’Irlande, l’Italie et dans une certaine mesure l’Espagne, perdaient chaque jour une part de leurs liquidités.


Depuis août 2011, la France a rejoint le bataillon des contributeurs, Italie et Espagne en tête, dont les banques centrales inondent les marchés hollandais et allemands de liquidités prêtées à bas prix par la banque centrale européenne. Simplement pour équilibrer la balance commerciale.


Voici la France financièrement réduite au rang de ses voisins méditerranéens, de plus en plus dépossédée de ses avoirs.


Il faut y voir le signe d’une tentation pour beaucoup de Français de quitter l’euro. Objectivement, l’explication est fumeuse, mais elle nous renseigne utilement sur les paris que les financiers américains font aujourd’hui quant à l’avenir de la monnaie unique, et quant à la capacité de la France à y tenir un rôle. Les marchés ont acquis la conviction que l’euro était en phase terminale et que la France pourrait bien être celle qui lui donnerait le coup de grâce.


Signe des temps, le 13 avril, les Echos publiaient un article sur l’assurance-vie au Luxembourg. Cette sorte de publi-reportage expliquait patiemment pourquoi le moment était venu de placer son argent sur des comptes au Luxembourg, au lieu de gaspiller son épargne sur des contrats français. Petit à petit, la conviction se fait donc jour que les capitaux ont tout intérêt à quitter la France.
                                                        Pendant ce temps là à Versailles...


Encore cela n’est-il rien en comparaison de l’exil du capital humain auquel nous nous préparons. Déjà, tant de matière grise française émigre vers les pays anglo-saxons pour échapper aux pesanteurs aristocratiques de notre société. Un jeune de talent, qui ne sort pas d’une grande école, n’a aucun intérêt objectif à rester en France.


Ce mal français-là, est bien plus grave que le mal financier.