jeudi 10 mai 2012

L' Allemagne seule contre tous

L’Allemagne est rentrée dans l’Euro par devoir. Après la chute du mur de Berlin et au moment de la réunification du pays, il fallait donner un gage de paix à l’Europe inquiète de la résurrection de la Grande Allemagne.


Ce gage fut l’Euro. Faire la guerre aux gens qui partagent la même monnaie que vous, c’est une guerre civile. La monnaie est un ciment qui dépasse même la langue (voir la Suisse ou le Canada).


Le prix politique de la réunification allemande fut l’euro. Le prix comptable de cette réunification fut de 1 300 Mds d'euros selon l’institut de recherche IWH de Halle qui a fait l'addition en 2009, soit plus de 50 % du PIB de 2008.


L’Allemagne n’a aujourd’hui plus aucun intérêt à rester dans l’Union européenne.


François Asselineau a révélé qu'elle serait déjà sortie de la monnaie unique sans les menaces d' Obama.
Car pour les USA plus d' Europe c'est plus de "pax americana".
                                        Ach herr Hollande, entrez che fous attendais ya wöll !!


Sarkozy évitait la confrontation avec l’Allemagne et semblait s’aligner sur elle. Il essayait ensuite de grignoter des concessions en coulisses ; (interventions de la BCE par exemple).
Hollande recherche la confrontation politique avec les pays du Nord de l' euro zone. 
Le socialisme à la française n'est guère comptatible avec les déréglementations sociales que Bruxelles voit comme l' Alpha et l' Omega. 
Au passage, il ne veut plus de temps pour faire les réformes structurelles. En conséquence, il cherche à dicter aux allemands leur politique économique intérieure, ce que ceux-ci n’apprécie guère.


Si les allemands lâchent du lest, ce sera surtout pour eux-même gagner du temps pour protéger leur économie d’un possible éclatement de l’euro. Il faut pour cela que leurs banques et entreprises se débarrassent des dettes locales et souveraines des pays périphériques.


L’autre problème des allemands est la ruine de leurs clients. L’Allemagne exporte 60% de sa production en Europe. Si vos clients n’ont plus un rond, ils ne vont pas vous acheter des Mercedes et des BMW. L’autre problème sera le prix du DM qui risque de devenir cher, si ils quittent l’Euro. La Suisse est confronté à une situation similaire avec un francs relativement cher pour des clients essentiellement européens. 
La Suisse, actuellement, fait tout pour exporter ses biens vers l’Asie (voir l’accord de libre échange avec la Chine).


Il serait toutefois bien naïf de croire que si les Allemands gardent une monnaie forte ils n'arriveront plus à vendre. Dans les années 1960 le mark valait moins d'un franc, quand l'euro a été créé il en valait 3,50! Entre temps nous n'avions cessé de dévaluer et pourtant les prix ont toujours été moins cher Outre-Rhin.


Quitter l'Euro ? Voilà le sujet qui agite le paysage politique allemand. La question clé n’est plus de savoir si la Grèce doit ou non sortir de la zone, mais bel et bien si l’Allemagne doit y rester et à quel prix ?

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