samedi 12 mai 2012

La crise espagnole : des banques pourries et un pays en faillite

Analyse du pire désastre bancaire européen depuis les années 30.


L'Etat espagnol, complètement désargenté, peut-il réellement se lancer dans des nationalisations rampantes ? N'est-il pas préférable de laisser aller à la faillite les banques trop lourdement endettées pour se concentrer sur les meilleures ?
Bulle immobilière comparée entre l' Espagne et les USA : la courbe du haut c'est celle de l' Espagne !


Des banques "techniquement" en faillite
Donc la réalité aujourd'hui dans les banques/cajas en Espagne en ce qui concerne leurs crédits domestiques c'est qu'on doit être entre 300 à 350 milliards de crédits à problèmes dans l'immobilier, (douteux et substandards).
Si on rajoute les risques sur l'Économie hors immobilier, peut être que le montant des provisions nécessaires atteindrait les 400 à 450 milliards, ce qui de facto rend nécessaire la nationalisation de la quasi intégralité du système bancaire espagnol 


Nationaliser les pertes et privatiser les profits
Le libéralisme sauvage dans toute sa splendeur : privatiser les profit et nationaliser les pertes. Quand ces banques seront à nouveau rentables les "têtes pensantes" de droite et autres suiveurs abrutis viendont nous expliquer le plus naturellement du monde qu'il faut libéraliser l'économie et privatiser les banques sous peine de se faire traiter de communiste.


L'Espagne va donc nationaliser une bonne partie du système bancaire espagnol (comme ceci a pu être fait en Grande Bretagne et en Irlande) et pas simplement les "cajas". 
9 cajas ont déjà été nationalisées et que Bankia constitue une nouvelle nationalisation, la plus grosse jamais réalisée. Ceci n'est qu'un début, si des évaluateurs indépendants se mettaient à éplucher les comptes des banques espagnoles (mais ceci pourrait aussi concerner les banques allemandes et mêmes françaises) on s'apercevrait que les efforts supplémentaires de provisions demandés aux banques/cajas espagnoles depuis l'avènement du gouvernement Rajoy, soit à peu près 90 milliards d'euros, plus les 30 à 40 milliards à venir sont encore notoirement insuffisants car au total ceci porterait le niveau de provisionnement des banques/cajas à environ 250 milliards d'euros alors que probablement le niveau nécessaire se situe au minimum entre 300 et 350 milliards d'euros pour le seul secteur immobilier. 




Des incompétents et des trouillards
Ce qui est inquiétant c'est de constater que les apparatchiks et les technocrates qui sont ceux qui tiennent le pouvoir dans les banques en Espagne (et ailleurs), sont peu à peu virés mais avec quelle lenteur (c'est le cas de Rato le patron du Bankia, un grand ami d'Aznar, ancien ministre de l'économie et ancien patron du FMI - un incapable notoire dont la responsabilité dans cette fonction a été mise en lumière par un rapport..;commandé par son remplaçant...en l'occurrence DSK), ce qui est inquiétant c'est de constater le "laisser faire" des Banques Centrales et des autorités de contrôle et de surveillance des pays.
Faut-il rappeler l'incompétence et la couardise des grands cabinets d'audit, les fameux big 4 ou big 5 et les autres qui ont eu le culot de valider des comptes totalement faux ?