mardi 24 juillet 2012

Crise de la dette : l' Espagne c'est pire que l'Irlande

Espagne pire que l'Irlande 



L'Espagne se retrouve dans une situation "pire que l'Irlande, un pays secouru" par l'Union européenne, a affirmé mardi l'ex-gouverneur de la banque centrale Miguel Angel Fernandez Ordonez, qui a tenté de se dédouaner de la grave crise financière que traverse le pays.


Accusé de n'avoir pas su empêcher la tourmente qui a mené au sauvetage européen des banques espagnoles et fait craindre pour la solvabilité du pays, M. Ordonez était entendu par une commission de députés mise en place pour superviser la réforme financière.


"Au premier semestre de cette année, nous avons été sanctionnés par l'effondrement de la confiance dans l'Espagne et son système financier, jusqu'à des niveaux inimaginables il y a sept mois", a-t-il affirmé.


"Aujourd'hui, nous sommes non seulement pire que l'Italie, mais aussi que l'Irlande, un pays secouru" par l'Union européenne.


"Le plus grave c'est la perte de confiance en nos grandes banques" qui restent pourtant solides, a-t-il ajouté, citant Santander ou BBVA.


"Notre gouvernement et la société espagnole toute entière vont devoir affronter dans les prochains mois des situations très compliquées", a-t-il confirmé.


Et tout conflit politique, a-t-il mis en garde, ne peut qu'aggraver cette crise de confiance dont souffre l'Espagne.


"Beaucoup de choses ont été mal faites, et surtout beaucoup de choses qui auraient dû être faites ne l'ont pas été, surtout pour résoudre le problème bancaire", a reconnu M. Ordonez, admettant des "erreurs de contrôle".


Toutefois, selon lui, "cette crise ne se résoudra pas en poussant à l'affrontement partisan. Ce sont des problèmes si graves qui touchent tant de gens qu'il est contreproductif de chercher des boucs émissaires qui endossent toutes les responsabilités".


M. Ordonez a été poussé à la démission après le sauvetage public de Bankia de 23,5 milliards d'euros, qui a précipité un plan d'aide européen des banques espagnoles d'un montant maximal de 100 milliards d'euros.


Plusieurs plaintes ont été déposées contre Bankia et ses dirigeants, dont l'ancien président Rodrigo Rato, ancien ministre de l'Economie et ancien directeur général du FMI, qui a démissionné.


Madrid démentie par Paris 

Le ministre français des Affaires européennes Bernard Cazeneuve a indiqué ne pas avoir demandé avec ses collègues espagnol et italien une "application immédiate" des accords du sommet de Bruxelles fin juin, comme l'affirme mardi un communiqué espagnol.
"Il n'y a pas eu de démarche commune avec l'Italie et l'Espagne. Je n'ai pas demandé d'application immédiate des accords. On suit les décisions prises au sommet européen et on travaille dessus", a-t-il déclaré. 

Un communiqué publié sur le site du ministère des Affaires étrangères espagnol indique que les ministres des Affaires européennes de l'Espagne, de l'Italie et de la France ont demandé mardi à Bruxelles "l'application immédiate des accords" du dernier sommet européen.
"Cela n'a aucun sens d'affirmer cela. Cela n'a pas été évoqué entre nous", a ajouté M Cazeneuve.
Alors que "la rapidité est une condition essentielle du succès de toute initiative européenne", "il y a un décalage préoccupant entre la décision qu'a prise le Conseil européen et l'application de ces accords", affirme le secrétaire d'Etat espagnol pour l'Union européenne Estado Mendez de Vigo dans ce communiqué.
A l'issue du sommet européen des 28 et 29 juin, Rome et Madrid ont notamment obtenu que le Fonds européen de stabilité financière (FESF) et son remplaçant, le Mécanisme européen de stabilité (MES), puissent recapitaliser directement les banques en difficulté sans alourdir la dette du pays.
Mais il reste encore des inconnues, en particulier quant au lancement du MES, pare-feu permanent de la zone euro, et à son fonctionnement, alors que l'Allemagne refuse une mutualisation de la dette.
Le MES a pris du retard et ne sera pas sur pied avant fin septembre au mieux, car la Cour constitutionnelle allemande doit se prononcer le 12 septembre sur cet instrument doté d'une capacité de prêt de 500 milliards d'euros.


lesechos.fr/
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