vendredi 16 novembre 2012

La crise occidentale commence à ressembler à la grande peur de fin 2011



de Blog de Paul Jorion » François Leclerc

Billet invité
Des manifestations monstres en Espagne, l’annonce que la Fed pourrait augmenter ses achats d’actifs mensuels de 40 à 45 milliards de dollars dès janvier prochain, de sévères exigences de la Troïka de réduction des salaires des fonctionnaires et de l’aide au logement, assorties de hausses d’impôts en contrepartie d’un plan de sauvetage de Chypre, des prévisions pessimistes de la Banque d’Angleterre à propos de l’économie du pays, tel était l’essentiel de l’actualité d’hier soir, presque la routine pourrait-on dire.

Un événement a pourtant échappé à celle-ci : l’intervention de Charles Dallara, le directeur général de l’Institute of International Finance (qui représente les mégabanques) devant un parterre de banquiers à Athènes. « Je crois qu’un effacement de dette par le secteur officiel, sur le mode de ce que les créanciers privés ont fait, ça mettrait le feu aux poudres en Europe. Ce n’est pas le moment » a-t-il dit en repoussant donc celui-ci à plus tard. Pour préconiser dans l’immédiat « des solutions non conformistes » reposant sur la réduction des taux d’intérêts des prêts en cours et à venir, en évoquant même les prêts à taux zéro du FMI destinés à certains pays en difficulté. Ajoutant que « le FMI ne devrait pas se contenter de réduire les taux mais il devrait aussi trouver les moyens d’accroître sa propre participation financière », car « c’est sur la croissance que l’accent devrait être mis ».

Un tel discours public exprime l’inquiétude des milieux d’affaires internationaux devant la dégradation de la situation en Europe et l’incapacité des dirigeants européens à y faire face. De la même manière que le plongeon enregistré à Wall Street hier soir a été le contrecoup des préliminaires des négociations entre démocrates et républicains à propos de la réduction du déficit public, sur le même mode qu’auparavant, alors que le déclenchement du « mur budgétaire » aurait des conséquences redoutées par ces mêmes milieux sur l’économie si aucun accord n’était à nouveau trouvé.
Décidément, rien ne va plus !


source : RIEN NE VA PLUS ! par François Leclerc

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