lundi 24 décembre 2012

Mali : Pas d'intervention avant 2013


Mali: et maintenant, ça sent le sapin

LE 24 DÉCEMBRE, 2012 DANS CONFLIT MALIEN PAR 

Dans les westerns, la cavalerie arrive toujours à temps. Au Mali, néanmoins, la soldatesque viendra mais sans se presser… Comme le Zorro chanté par Henri Salvador en son temps.

L’ONU, qui est un peu le sergent Garcia de l’ordre mondial, a adopté la semaine dernière sur le Mali une résolution de saison, en forme de liste au père Noël.

Le Conseil de sécurité autorise le déploiement d’une force militaire internationale, la bien nommée «Mission internationale de soutien au Mali» (Misma), sans vraiment dire au passage combien de soldats la composeront, ni même qui passera à la caisse pour la financer.

Les forces spéciales françaises stationnées à Ouagadougou au Burkina Faso peuvent donc continuer de jouer à la belote et au rami entre deux missions d’entraînement. Et pour l’artiche, le coût de l’intervention de la Misma est estimé autour de 200 millions de dollars. Seule l’Union européenne s’est pour l’instant engagée à mettre la main au portefeuille. C’est-à-dire dans le nôtre.

Flou artistique oblige, la résolution onusienne ne s’encombre pas d’un calendrier. Seule certitude, la Misma ne sera pas opérationnelle avant le mois d’octobre 2013…  D’ici là, on ne saurait trop recommander la lecture du Désert des Tartares aux habitants du nord du Mali.

C’est le chic de l’ONU : on donne toujours une chance à la politique avant de se mettre sur la gueule. Une façon de retarder le coup de force mais sûrement pas de l’éviter. Dans sa lettre à papa Noël, le Conseil a demandé des élections au Mali, au plus tard en avril 2013. Un gentil scrutin consensuel dont le résultat conviendrait à tout le monde,  assurant l’économie d’un énième pu-putsch nocturne de la bande à Sanogo.

Mais le seul résultat acceptable aux yeux des bérets verts du camp de Kati serait, au mieux, de voir élu président le capitaine Sanogo, et au pire, une marionnette du type Dioncounda Traoré, actuel président de transition. Et surtout, l’ex-junte, qui a délogé du pouvoir Amadou Toumani Touré en mars dernier, n’entend reprendre le nord du Mali aux islamistes que par la seule force de l’armée nationale…

Et pour compléter ce joli tableau, le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) et les islamistes maliens d’Ansar Dine posent pour la photo à Alger, promettant la main sur le cœur de ne plus s’écharper entre Touaregs maliens. De quoi faire plaisir aux Algériens qui n’aiment pas du tout entendre des bruits de bottes à leurs frontières.

Et sitôt rentrés de leur petite sauterie algéroise, les barbichus d’Ansar Dine en ont profité pour reprendre la destruction des mausolées des saints à Tombouctou ! Main dans la main (mais pas coupée) avec Aqmi (Al-Qaïda au maghreb islamique)… Tandis que le Mujao (Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’Ouest) a également dignement célébré l’adoption de la résolution de l’ONU en jouant de la machette sur quelques menottes. Ces gens-là n’ont sûrement jamais lu Dino Buzzati.

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