mardi 22 janvier 2013

Cloner Neanderthal : la dernière folie des "docteurs Moreau" modernes


Cloner un homme de Neanderthal

Dans la série 'les scientifiques fous', voici George Church, généticien moléculaire américain né en 1954. Il travaille à la faculté des sciences d'Harvard (à Boston). Vous pourrez le voir ICI dans une conférence TEDx (en anglais).

Recherche mère porteuse pour clone de Néanderthal



Par Rob Schwarz, le 19 janvier 2013

Le généticien George Church veut cloner un néanderthalien.
George Church

Ce n'est pas chose facile et nous n'y sommes pas encore (peut-être d'ici 50 ans). Mais cela ne l'empêche pas d'en parler. À savoir, il recherche une ''femme humaine aventureuse'' qui serait la mère porteuse d'un clone de néanderthalien.
''En fin de compte, il nous faut 'une femme humaine aventureuse' comme mère porteuse pour le premier bébé de Néanderthal, et à partir de plusieurs individus, une sorte de culture néanderthalienne pourrait s'installer, qui pourrait acquérir droit de cité.''
Pas de volontaires ?

Ce ne sont pas que les Néanderthal, malgré tout. Les dinosaures, les mammouths, toutes les espèces éteintes sont mises sur le tapis avec Church, même si les choses vont vraiment se compliquer.
''On doit à la base créer le dinosaure à partir d'une autruche à cause des limites de l'ancien ADN...On doit trouver le moyen de répliquer les dents et les queues et les pattes. On y arrivera. Et ce ne sera pas pour le prochain siècle.''
Il est également intéressé par une modification des humains en vue d'une amélioration, une vie plus longue et même un mélange de notre ADN avec d'autres espèces.

Ma position sur le clonage ? Ma position sur la résurrection d'espèces éteintes et le bricolage avec une fabrication génétique ? C'est carrément gore.

SOURCE

Traduit par Hélios pour le BBB.

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J'ajoute un article de David Perry sur le clonage :

Quelques fausses idées sur le clonage, le cerveau et l'immortalité


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(article publié dans le San Jose Mercury News le 13 décembre 1999 sous le titre, ''l'ingénierie génétique, un défi et non l'immortalité'')

ParDavid L. Perry (directeur des programmes d'éthiques à l'université de Santa Clara)

C'est courageux de prédire ce que le prochain siècle laisse présager pour l'humanité, comme a tenté de le faire Vinod Khosla (''Voix de notre temps'', article du 8 novembre 1999). Mais je crains qu'il n'ait laissé ses lecteurs avec pas mal de fausses idées.
Khosla a écrit, ''Nous aurons vraiment à affronter d'ici les cent prochaines années (quoiqu'en 2100 ce problème sera complètement résolu) la question de ce qu'est un ''être humain''.

Comme Lee Silver le souligne dans son livre, Recréer l'Éden, notre capacité à modifier le génome humain indique bien que nous devrons repenser à la signification de ''être humain''. Mais cela suggère aussi qu'il est douteux que la question soit ''résolue'' de manière éthique, mais qu'elle sera à la place sujette à révision.

De plus, même en étant d'accord avec la définition génétique de ''être humain'', cela ne répondrait pas à une question plus intéressante, quel statut moral devrait avoir de tels êtres. Si on envisage les désaccords actuels sur les embryons humains, sont-ils des individus définitivement inconscients, ou des créatures non-humaines intelligentes comme les singes ou les dauphins devraient-elles être traitées comme des personnes.

Khosla a aussi écrit, ''Dès que nous aurons des clones, nous aurons une technologie pour la vie éternelle...''

Mais ce n'est tout simplement pas vrai. Si nous étions clonés, mon clone serait mon jumeau (presque) identique, mais il posséderait son propre ensemble esprit/âme. Cela ressemblerait beaucoup à mon esprit/âme, mais ce ne serait pas identique. Je vivrais ma vie uniquement par mon corps.

Bien sûr, les gens parlent de ''perdurer'', de manière imagée, à travers leurs enfants, et peut-être en viendront-ils à dire la même chose aussi de leurs clones. Mais la croyance en une vie éternelle implique que nous continuions à avoir une expérience consciente même après l'arrêt du fonctionnement de notre corps. C'est quelque chose que ni nos enfants, ni nos clones ne peuvent nous garantir. Quoiqu'il se passe pour notre esprit/âme après la mort est sans rapport avec le fait d'avoir des enfants ou des clones.

Khosla continue, ''...nous aurons la possibilité de dupliquer chaque aspect de l'être humain au point que les relations les plus proches de l'humain d'origine ne pourront faire la distinction entre l'original et la copie''.

J'en doute. Notre code génétique change de manière subtile mais importante en vieillissant, en partie par les mutations aléatoires des innombrables divisions cellulaires. Mon code génétique d'aujourd'hui – qui pourrait devenir un matériel brut pour mon clone – n'est donc même pas une ''copie'' du code génétique qui était le mien en tant qu'embryon. Et si mon code génétique actuel était cloné, ce code subirait différents processus de changement dans le clone en développement, dû en partie à des interactions chimiques avec la mère, qui ne serait pas la même femme que ma mère. Mon clone me ressemblerait probablement beaucoup, mais ce ne serait pas ma ''copie''. Et il ne penserait ou n'agirait certainement comme moi, car il nous faudrait avoir des cerveaux identiques pour avoir un esprit identique et son cerveau serait exposé à des influences environnementales très différentes des miennes.

Khosla ajoute, ''...comme le cerveau humain avec toutes ses connaissances, comportements, histoire et excentricités serait complètement téléchargeable (copiable) et transportable en réseau, la définition de 'l'e-humain' sera un gros problème social.''

D'abord, que les neuroscientifiques aient en 2100 la capacité de dupliquer tout le processus physique du cerveau est douteux. Khosla sous-estime l'énorme complexité de notre cerveau, ses permutations électriques innombrables et ses interactions chimiques.

Deuxièmement, le philosophe John Searle a avancé l'argument convaincant que la conscience ne peut tout simplement pas être réduite à ou expliquée par des processus cérébraux. Donc, même si nous étions capables de dupliquer un cerveau ou de télécharger (copier) les informations qui y sont stockées, nous ne serions pas forcément capables de dupliquer le mental. Et le ''téléchargement'' des schémas fonctionnels de mon cerveau ne permettrait pas nécessairement à mon mental d'être transféré, bien qu'il soit devenu avec les années tellement attirant ! L'entité qui a reçu un tel chargement y gagnerait un esprit, auquel cas, il mériterait le même type de respect que celui accordé aux êtres humains – ce que laisse entendre Khosla. Mais l'esprit du clone serait distinct du mien.

En bref aucune des avancées technologiques soulignées par Khosla ne sera capable de rendre un être humain immortel. Il existe vraiment des questions profondes qui émergent de nos nouvelles connaissances sur le cerveau et le génome humains, mais pour leur plus grande part, ce ne sont pas les questions soulevées par Khosla.

Traduit par Hélios pour le BBB.

http://home.earthlink.net/~davidlperry/clone.htm

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