jeudi 7 février 2013

Pacte social rompu : Explosion contre le tandem Hollande Ayrault imminente !


ILS ONT ROMPU LE PACTE

source : Rémy Blang
source : Rémy Blang
« Seule l’espérance est violente »… Oui, car nous ne nous résignons pas, pour reprendre le mot d’ordre du meeting contre l’austérité à Metz. Animés de notre espoir d’une société meilleure, partout où nous sommes, nous agissons, dans nos usines, nos administrations, nos sections syndicales et politiques, nos associations, nous menons un juste combat de transformation sociale contre notre ennemi commun : la cupidité de quelques uns, qui sacrifient l’intérêt collectif sur l’autel de leur intérêt personnel et de caste, avec la bénédiction des adeptes du veau d’or que sont les libéraux. Cela n’est pas nouveau. Mais ce qui l’est, c’est la collusion, pour ne pas dire la compromission d’un parti dit de gauche avec ces idées qui vont à l’encontre des intérêts de ceux qui ont contribué à l’élection de François Hollande. 

Ce qui est nouveau, c’est ce mépris de plus en plus évident pour les petites gens, pour les ouvriers, pour les salariés, qui se manifeste de plus en plus ouvertement par une difficulté, à moins que ce ne soit une volonté non avouée publiquement, de lutter contre le monde de la finance, ce qui à mon sens alimente le vote extrémiste. Même des blogueurs de gouvernement en conviennent, sur ce point. Certaines prétendues réformes sont bien timides et pas du tout à la hauteur des enjeux, qui nécessitent pourtant de sauvegarder l’intérêt collectif. Les exemples ne manquent plus à présent, après si peu de temps de pouvoir pourtant, qui démontrent le phénomène de collusion avec l’ennemi : signature du TSCG, accord emploi, acceptation sans condition des plans sociaux de Mittal, des Sanofi, de Renault, de PSA, de Mittal, de Presstalis…
C’est cette dernière affaire qui m’a donné l’impulsion de ce billet. Et ma colère. 

Car entendre tous ces pleureurs d’autant plus cyniques qu’ils sont protégés de la misère que sont les éditorialistes du Figaro, des Échos, et encore bien d’autres que j’oublie, déplorer cette énième grève en montrant du doigt les syndicats m’a particulièrement déplu, pour ne pas dire scandalisé. Encore plus grave à mes yeux, voir Demorand, le rédacteur en chef de Libération, journal prétendument de gauche (mais c’était autrefois) vent debout contre des salariés dont l’emploi est pourtant menacé m’a également irrité. Est-il utile de rappeler à cet homme à l’abri du besoin, comme à la mémoire d’un public non averti, que la moitié des emplois de cette société de distribution de presse, soit 1250 emplois sur un total de 2500, vont être supprimés ?! Et donc, ils devraient se la fermer ? Faire profil bas ? Se laisser tondre sans réagir ? Et, cerise sur le gâteau, entendre unCahuzac, dont l’aura de gauchisme avéré n’est plus à démontrer, soutenir ce mouvement de désignation de grévistes à la vindicte populaire, voilà qui m’hallucine littéralement. Comment ?On reprocherait donc à présent aux syndicats de faire grève, c’est à dire d’utiliser l’un des rares moyens de pression dont ils disposent encore, c’est à dire de toucher les décideurs là où ça fait le plus mal, puisqu’ils ne comprennent plus que ce langage à l’exclusion de tout autre : leur porte-monnaie ? On reprocherait donc aux syndicats et aux grévistes de jouer leur rôle, c’est à dire de défendre les intérêts des salariés, et de défendre leur emploi ?


Je vois, nous voyons, à gauche, vraiment, le gouvernement et ses éléments les plus droitiers donner aux questions sociales une orientation de plus en plus déplaisante. Le mépris souverain de ces gens là face à la manifestation des Licenci’elles devant le Ministère du Travail, face aux plans sociaux à répétition, si massifs, de Renault, de PSA, et de temps d’autres encore, nous insupporte, et nous questionne. Alors que la colère gronde et que les salariés de tous bords, du public comme du privé, sont exaspérés par la timidité, pour ne pas dire la pusillanimité de François Hollande, qui ne se pose en chef de guerre qu’ailleurs que dans son propre pays où la guerre est économique, ce gouvernement ne trouve donc rien de plus pressé que de mettre en garde les émeutiers, et de faire donner la charge à ses propres troupes : ceux qui l’ont élu ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Serait-ce pour effacer l’affront que constitue la mémoire de leur défaite mémorable à Florange, que les socialistes ont préféré gazer et menotter ceux de Mittal qui ont tenté de manifester devant le parlement européen à Strasbourg, comme le prouve la photo qui illustre ce billet ?


Attention, socialistes, je crains que vous n’ayez pas bien mesuré l’ampleur du désastre, de la rancœur, de la déception – pour ceux qui avaient encore des illusions (moi pas) – et de l’envied’en découdre de nombre d’entre nous. Dans un climat économique et social aussi dégradé, doublé d’un niveau d’information inégalé dans l’histoire des masses laborieuses grâce à la puissance d’ Internet, de laquelle les blogueurs politiques participent, à leur humble niveau, plus personne n’est dupe à présent de ce qui se trame à l’échelon mondial : les plus fortunés, après avoir sucé jusqu’à la moelle la force de travail des salariés, et s’être enrichis de leur labeur plus que de raison, sont en train à présent de leur demander de payer leurs propres erreurs, par le biais d’une austérité imposée, qui va à l’encontre de l’effet recherché en rendant notre économie exsangue, nous menant droit non plus vers une simple récession, mais vers la faillite pure et simple, à l’image de la Grèce. L’un des derniers indicateurs de ce propos justifié me semble constitué par le déficit colossal de notre commerce extérieur : 67 milliards d’euros… L’austérité est une impasse. Le chômage atteint des niveaux record, et ce gouvernement ne trouve rien de mieux que de faire taire ceux qui contestent en leur envoyant les CRS… Misérable que cette gauche là. Nous n’aurons à présent plus aucun état d’âme, face à ceux qui prétendent nous museler et faire taire ceux qui défendent simplement des moyens dignes d’existence, inscrits qui plus est dans la constitution, comme le droit à l’emploi, ou au logement, que cet état n’est plus en mesure de garantir.


Les luttes traditionnelles, les grèves, les élections, la lutte syndicale ne suffisent plus à permettre la juste représentation des intérêts des salariés, et des gens de condition modeste qui se sentent floués par leurs instances représentatives (quand ils en bénéficient…), et ne se donnent donc même plus la peine de voter tant il devient évident à leurs yeux que cela ne sert à rien pour améliorer leur existence, tant les gouvernements passent et rien ne change, à leur niveau, le plus pragmatique. Pouvoir d’achat, salaires, conditions de vie, accès aux soins, vie quotidienne : qui peut dire que nous sommes dans la bonne voie, celle de l’évolution qu’on aurait pu connaître autrefois ?


Aussi, exaspérés par l’injustice sociale de plus en plus flagrante, beaucoup, de plus en plus, et pas seulement parmi les plus modestes des salariés, mais également parmi les cadres, n’ont plus grand chose à perdre, tant il devient évident que nous ne sommes plus que des salariés kleenex, que l’on jette sans aucune considération morale, sans aucune once d’humanisme le plus basique….Et cela du jour au lendemain, et quand bien même la société qui licencie fait des profits hallucinants, qui ne paient que les actionnaires, et se fichent des salariés comme de leur première paire de chaussettes.


Moi, quidam provincial très moyen, autrefois plus mesuré et plus prudent, qui plus est acquis viscéralement à la cause de la non-violence, je dis pourtant aujourd’hui, en mon âme et conscience, c’est à dire informé du fait que l’incitation à la violence est un délit, que le temps de l’explosion est venu. Qu’il est devenu intolérable de laisser une minorité mue par le seul appât du gain nous exploiter sans aucune contrepartie, pas même celle qui faisait autrefois la base du contrat social, que l’on pourrait résumer ainsi : un travail contre un toit, de la nourriture, des vêtements, et des soins égaux pour tous.


Aujourd’hui, ce pacte social est rompu, et cela est d’autant plus grave que plus aucun parti, aucune organisation syndicale, et encore moins ce gouvernement dit de gauche, ne viennent remettre en cause notablement les privilèges de quelques uns.
Aussi, je le dis, haut et fort, sans crainte, parce que pour reprendre les mots de Gandhi, « si ce qui te fait préférer la non violence à la violence, c’est ta seule lâcheté, alors, bats toi ! ».


Battons nous, partout où nous sommes, agissons, révoltons nous contre cet ordre des choses indigne, injuste, insupportable. Soutenons ceux que l’on traite comme des terroristes alors qu’ils ne sont que syndicalistes. Soutenons – au risque de choquer les bien-pensants politiquement corrects, véritables moutons de Panurge qui se laissent tondre sans broncher – ceux qui détruisent les moyens de production qu’ils ont contribué à créer par leur force de travail, à l’image des luddistes, parce qu’on leur volent leurs moyens d’existence sans retour, et que leur violence sociale est devenue légitime face à une violence économique qui ne trouve plus d’opposition, ni de garde-fous, et plus aucun rempart.


Oui, j’ose, je le déclare : face à cette violence économique sans précédents, notre violence sociale devient nécessaire. Agissons, refusons de nous laisser tondre plus avant. Yen a marre. Oui, ça va péter !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

merci pour le reblog !