Le dossier s'épaissit
Au dire de l'avocat, la conversation a été enregistrée dans la messagerie de son mobile du fait d'une fausse manœuvre de Jérôme Cahuzac. l’enregistrement révélé par Mediapart, dans lequel Jérôme Cahuzac reconnaît détenir un compte non déclaré à l’UBS de Genève. La bande n’a pas été manipulée et il s’agit bien de la voix de M. Cahuzac, d’après les experts sollicités et les témoins entendus. Le ministre s'attend aujourd'hui au pire, comme il l'a confié en off à des journalistes.
La bande-son a été confiée pour expertise au laboratoire de la police scientifique d'Écully. Parallèlement, les policiers recueillent les témoignages des personnes ayant eu connaissance de l'existence de cet enregistrement. Il y a quelques jours, ils ont ainsi auditionné Maurice Chassava, un ancien huissier de Villeneuve-sur-Lot. « Ils donnent le sentiment d'être déterminés, de vouloir aller jusqu'au bout, glisse Florent Pedebas. J'ai l'impression que le dossier s'épaissit. »
Témoignages concordants
Trois témoignages concordants viendraient corroborer la thèse de Mediapart, selon laquelle le ministre du Budget aurait détenu jusqu'en 2010 un compte non-déclaré chez UBS. Un huissier, Michel Chassava, et un ancien gendarme, Florent Pédebas, auraient déclaré aux enquêteurs de la division nationale d'investigations fiscales et financières (DNIFF) avoir entendu le fameux enregistrement sur le portable de Michel Gonelle, l'ancien maire de Villeneuve-sur-Lot qui a enregistré Jérôme Cahuzac à son insu.
Le choix du procureur
Si les auditions se révèlent concordantes et si les techniciens concluent à l'authenticité de l'enregistrement, le procureur de Paris, Michel Molins, n'aura sans doute pas d'autre choix que d'élargir les recherches.
Guillaume Daieff, en a déjà fait la demande, mais sans obtenir de réponse. Ce magistrat, en charge du dossier relatif aux faits de fraude fiscale reprochés à la filiale française de la banque suisse UBS, pourrait sans difficulté prendre à son compte les investigations et les élargir à la Suisse et à Singapour, où l'argent aurait été viré en 2010, si l'on en croit les révélations du site Mediapart, à l'origine de l'affaire.
Enquête à l'étranger
Le magistrat, qui a pour l'instant cantonné l'enquête à la France, va donc bientôt se retrouver au pied du mur alors que les protagonistes campent résolument sur leurs positions. Chaque fois que l'occasion lui en est offerte, Jérôme Cahuzac assène démenti sur démenti. Ils ne troublent en rien l'assurance des journalistes de Mediapart. Comme s'ils attendaient leur heure. Sûr de lui, Fabrice Arfi, l'auteur des articles mettant en cause le ministre, a confié il y a quelques semaines au micro de France Culture que :
"Si nous nous sommes trompés, je me couvre la tête de cendres et j'arrête ce métier"
Cahuzac le ploutocrate "à la grecque"
Jérôme Cahuzac a donc bel et bien trompé l’administration fiscale dont il est aujourd’hui le ministre. Jérôme Cahuzac a menti lorsqu’il prétendait ne jamais avoir détenu de compte en Suisse. Après de longs mois d’attente, la démission du ministre devrait intervenir désormais dans les tout prochains jours.
Je voudrais saluer au passage la clairvoyance des chiens de garde et autres toutous du pouvoir, journalistes et blogueurs, qui nous avaient expliqué qu’il n’y a pas le moindre élément de preuve à l’encontre de Jérôme Cahuzac. Les maîtres ont toujours des chiens.
Concernant François Hollande et Jean-Marc Ayrault, ou bien ils savaient et c’est grave. Ou bien ils ne savaient pas et c’est encore plus grave. Nous aurions alors affaire à une belle bande de branquignols !
Et encore bravo à Fabrice Arfi et à l’ensemble des journalistes de Mediapart ! La France n’a pas besoin d’être gouvernée par des sales types et des mafieux.
http://www.sudouest.fr/2013/03/16/affaire-cahuzac-le-procureur-de-paris-bientot-au-pied-du-mur-996626-652.php
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire