vendredi 22 mars 2013

Chypre : la Russie laisse l'Union européenne régler la crise


Pour ce qui est de la partie russe, les discussions ont pris fin

C'est un échec. Selon une source diplomatique, Michael Sarris et l'ensemble de la délégation chypriote sont de retour sur l'île de Chypre ce vendredi 22 mars, sans solution pour le pays. M. Sarris a expliqué ne pas avoir convaincu les investisseurs russes de l'intérêt des ressources gazières chypriotes alors que c'était l'une des contreparties envisagées, 

Les discussions entre la Russie et Chypre se sont soldées vendredi par un échec, ont annoncé les ministres des deux pays, réduisant les options à disposition de Nicosie pour la levée des milliards d'euros nécessaires pour éviter un effondrement financier qui serait un prélude à une sortie de la zone euro.

Le ministre russe des Finances Anton Siluanov, a déclaré que les deux jours de négociations n'avaient pas abouti, ajoutant que les investisseurs du pays n'étaient guère intéressés ni par les réserves de gaz chypriotes, ni par son secteur financier.

"Pour ce qui est de la partie russe, les discussions ont pris fin" a-t-il déclaré.

Ce constat d'échec a été partagé par son homologue chypriote Michael Sarris, rentré les mains vides à Nicosie où l'on tente toujours de trouver une solution.

Chypre avait demandé à la Russie de proroger de cinq ans, jusqu'en 2021, un prêt de 2,5 milliards d'euros obtenu en 2011 et qui vient normalement à échéance en 2016. Chypre souhaitait également que Moscou revoie à la baisse le taux d'intérêt (4,5%) de ce prêt.

Chypre avait demandé en outre à la Russie de lui prêter cinq milliards d'euros supplémentaires, selon le ministère russe des Finances.

Merkel juge le plan "inacceptable"


L'option avancée jeudi d'une nationalisation des fonds de pensions n'a pas reçu l'écho favorable qu'espéraient les chypriotes. La chancelière Angela Merkel l'a même jugée inacceptable.

Dans un entretien accordé au quotidien grec Ta Nea, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a jugé qu'il était juste que les détenteurs de comptes bancaires chypriotes participent au plan et qu'il ne soit pas uniquement assumé par les contribuables européens.

L'Union européenne a donné à Chypre jusqu'à lundi pour trouver les quelques six milliards d'euros nécessaires pour compléter son plan de sauvetage, sous peine d'un effondrement de son système financier qui entraînerait sans doute son éviction de la zone euro.

La Banque centrale européenne a en effet prévenu les dirigeants chypriotes que, faute de solution, elle cesserait dès le 25 mars de fournir des liquidités d'urgence aux établissements bancaires de l'île.

La fin de l' Euro pour 0.18% du PIB ?

Restent beaucoup d'inconnus. Une sortie de Chypre serait la preuve en actes que l'euro n'est nullement un processus irréversible. Tout le discours des Européens et d'Angela Merkel déclarant que « si l'euro échoue, l'Europe échoue », sera désormais soumis au principe de réalité. La crédibilité de ce discours sera sur la table. Le « sauvetage de l'euro » réalisé l'été dernier par Mario Draghi et la BCE serait donc intrinsèquement mis en défaut. Ce serait donc l'occasion de tester la détermination de l'institution de Francfort à défendre ce qui reste de la zone euro via son programme OMT de rachat illimité d'obligations souveraines.

Même si Chypre ne représente que 0,18 % du PIB eurolandais, elle pourrait donc bien constituer une nouvelle goutte d'eau, qui, ajoutée à celles de la Grèce, du Portugal et aux verres d'eau espagnols et italiens, finirait peut-être par être fatal à l'Union Monétaire A l'évidence, la crise de la dette publique et celle de la zone euro sont loin d'être terminées. 

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