dimanche 27 octobre 2013

"En quarante ans de vie politique, je n'ai jamais vu un tel climat en Bretagne." (Le Drian à Hollande sur la Bretagne)



Si En Conseil des ministres, le ministre breton Jean-Yves Le Drian  a eu l'air si soucieux, c'est qu'il est lucide. Il a été assez longtemps Président du Conseil Régional de Bretagne pour savoir de quoi il parle. 
La journée d'affrontements samedi 26 octobre dans le Finistère entre manifestants opposés à l'écotaxe et forces de l'ordre a été particulièrement spectaculaire.
C'est du jamais vu depuis 40 ans!
Il n'est plus question de simple manifestations mais de révolte voire d'émeute!


Des chiffres inquiétants


Jusqu'en 2011, la Bretagne était plutôt préservée par la hausse du chômage directement liée à la crise économique. Mais, en deux ans, la situation de l'emploi s'y est dégradée plus vite que la moyenne nationale.
Il faut dire que les quatre piliers de développement de la région - automobile, construction navale, agro-alimentaire et électronique - sont aujourd'hui ébranlés. La crise touche notamment les petites villes et le monde rurale. "Beaucoup de promesses qui allaient dans le sens du développement de la Bretagne n'ont pas été tenues. D'où cette forte déception", analyse Jean-Jacques Monnier.


L'écotaxe de la colère "la goutte d'eau qui va faire déborder le vase"


Autre difficulté que rencontrent l'agroalimentaire mais aussi les transporteurs : l'écotaxe. Ce dispositif fiscal à vocation écologique va s'appliquer aux 800.000 camions français et étrangers de plus de 3,5 tonnes qui circulent sur le réseau national non payant. Pour les professionnels, la Bretagne sera particulièrement touchée, loin de tout et sans une seule autoroute. Rassemblés en un collectif, les transporteurs bretons ont d'ores et déjà calculé que cette écotaxe coûtera 70 à 80 millions d'euros aux seules entreprises agricoles et agroalimentaires.

L'écotaxe poids-lourds passe très mal auprès des Bretons. "On rajoute un coût qui n'existait pas auparavant. Cette goutte d'eau va faire déborder le vase. Elle diminue l'attachement des Bretons au gouvernement et à la politique présidentielle", prévient l'historien. La promesse n°56 du candidat socialiste de ratifier la charte européenne des langues régionales a elle aussi été oubliée. "Il y avait tout pour que François Hollande reste très populaire. Mais le réformisme modéré qu'il prônait n'a pas trouvé de concrétisation dans la politique du gouvernement", tranche Jean-Jacques Monnier.


Des petites exploitations agricoles moins aidées


Les paysans sont certes impactés par cette écotaxe. Mais un autre événement, européen, explique également leurs problèmes : la réorientation des crédits de la Politique agricole commune (PAC). Début octobre, François Hollande a annoncé que "près d'un milliard d'euros serait réorienté chaque année" désormais vers l'élevage. Selon la Confédération paysanne (CP) de Bretagne, ces aides ne bénéficiaient pas aux petites exploitations, majoritaires dans la région bretonne. 

http://www.lejdd.fr/Economie/Pourquoi-la-Bretagne-s-enflamme-634128

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