mercredi 16 octobre 2013

La Retraite à 66 Ans ou Comment Dissoudre Le Parti Socialiste




Le chômage est toujours de 5 millions, il y a toujours 10 millions de pauvres. Et les brillantes perspectives d’avenir industrielles tracées par Arnaud ne changent rien au quotidien de misère de nos électeurs. Alors à Brignoles, le sens du vote est clair après 8 élections partielles du même genre. Et à gauche notre problème c’est que notre électorat s’abstient par dépit, et pour nous sanctionner. Car c’est de cela qu’il s’agit et cela sera terrible aux municipales et aux européennes si on ne corrige pas.

Et le vote qui a eu lieu ce jour contre les retraites, il faut que je vous le dise avec mes mots. Franchement. C’est un vote de la honte pour notre parti collectivement. On n’a pas été élus pour ça.

J’ai essayé de le dire aux députés : « Courage ! Ne faites pas ça ! Ne votez pas ça ! » J’étais sur la place de la Concorde tout à l’heure, quatre syndicats, majoritaires dans notre pays manifestaient. Jean-Claude Mailly a cité Pierre Mauroy qui disait « la retraite à 60 ans, c’est l’histoire, on ne peut pas effacer l’histoire ». Le vote à l’Assemblée ce jour, s’il est confirmé en dernière lecture en décembre, effacera 30 ans d’histoire de notre parti pour la retraite à 60 ans.

J’en ai entendu qui se réjouissaient qu’il n’y ait pas trop de mouvement social contre. D’autre osaient refuser… des amendements parce qu’il n’y avait pas assez de manifestants. Mais des millions de gens sont abattus, atterrés, rageurs, c’est gravé, ils ne nous le pardonneront pas pendant de longues années si nous confirmons ce vote en décembre. Il est encore temps, d’éviter ça, de corriger ça. On a bien voté en première lecture des projets de loi qu’on n’a pas voté en deuxième lecture, c’est le moment.

Vous vous rendez compte qu’il s’agit de passer, dans la réalité, la retraite effective à 66 ans, c’est ce qu’a expliqué notre gouvernement dans sa missive à Bruxelles la semaine dernière, elle a été publiée dans Le Monde. 66 ans ! Vous vous rendez compte aussi qu’il s’agit de prélever 2,7 milliards sur les petites retraites ! 2,7 milliards. On a renoncé à taxer l’EBE de 2,5 milliards lundi et mardi on a voté de taxer les pauvres retraites de 2,7 milliards ! 

La France est riche, les 500 familles ont 16 % du Pib, 330 milliards plus que le budget de l’état. La France n’a jamais été aussi riche. 90 % de la « dette » ne provient pas de nos caisses sociales ni de nos retraites. ON a le taux d’ épargne le plus élevé au monde vient de dire Arnaud au passage. Alors où on va, là ? Le minimum vieillesse est préservé, mais au-dessus, ceux qui sont à 50 euros de plus vont les perdre, ceux qui sont à 800, 900 euros vont perdre 3, 4 voire 5 %

C’est une honte. Il y aura la hausse de TVA en plus en janvier. Ne croyez pas que ça ne va pas se voir. Je répète : ça sera gravé, indélébile !

Ne me dites pas qu’il faut faire des « colloques » comme samedi dernier pour mobiliser contre le FN après ça ! Si vous voulez battre le FN, plutôt qu’un colloque, augmentez les petites retraites au lieu de les baisser ! Ce qui va arriver ce sont des Brignoles à puissance 10, à puissance 100. Ecoutez, écoutez moi, je ne sais comment vous le dire, mais écoutez avant qu’il ne soit trop tard. J’étais là en 1994 quand les leçons furent tirées de la déroute électorale de 93. J’étais là et je me rappelle après le 21 avril 2002 quand il a été dit « on aurait du réagir avant, tirer le signal d’alarme avant » ? 

Je le tire ! Maintenant ! Maintenant ! Je vous le dis, on recommence, en pire, car on dirige tout en France aujourd’hui, la France est à gauche et on n’aura plus rien ! C’est irréaliste, on fait le lit de la défaite. Alors qu’il y a tant a faire pour un vrai changement réaliste, possible, à portée de main, dans l’unité de la gauche et en s’appuyant sur le salariat, sur notre électorat.

gérard Filoche

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