vendredi 20 décembre 2013

Jean Marc Ayrault refait le coup de Chaban Delmas : 1972 Le Retour !


N'en déplaise à l' arrogant Arnaud Montebourg, Mme Fressoz n'a pas un problème avec son cerveau. Bravo à elle d'avoir découvert le "retour vers le passé" de JM Ayrault qui nous refait le coup de Chaban Delmas!


Ayrault dans les pas de Chaban

Le 19 heures de Françoise Fressoz 


«Ayrault refait le coup de Chaban ! » Cette semaine, un lecteur avisé nous pousse à revisiter l'histoire. Amusé, il compare l'offensive fiscale menée ces derniers jours par Jean- Marc Ayrault à celle que l'ancien premier ministre de Georges Pompidou avait osée en 1972 pour tenter de prolonger son bail à Matignon,

Le héraut de «la nouvelle société », qui sentait s'amollir le soutien présidentiel avait demandé un vote de confiance à l'Assemblée nationale et l'avait obtenu. Mais, au moment même où il se croyait sauvé, il avait perdu la partie. Quelques jours plus tard, Pompidou exigeait le départ de Chaban et l'obtenait .

«Cas d'école de la prépotence présidentielle » commentait quelques années plus tard Edouard Balladur qui était à l'époque secrétaire général adjoint de l'Elysée .Sous la Vème République, le président de la République ne peut accepter que le premier ministre s'appuie sur le parlement contre lui.

On n'en est certes pas là. Jean- Marc Ayrault n'a pas demandé de vote de confiance à l'Assemblée nationale. En revanche,, le premier ministre, avant de lancer son offensive fiscale, s’est assuré du soutien de ceux qui réclament depuis le début du quinquennat une vraie réforme fiscale. Or ,ils sont nombreux : cela va des Verts aux communistes en passant par les radicaux de gauche et une bonne partie du parti socialiste.

Ayrault n’a pas, contrairement à Chaban, développé un projet ou une vision opposés à ceux  du président de la République puisque la réforme fiscale faisait partie des engagements de campagne du candidat Hollande. En revanche, le premier ministre a clairement pris le parti de porter la réforme au moment où le président de la République penchait  lui pour mettre les freins .

Depuis la rentrée, François Hollande insistait  sur « la pause fiscale», poussé par une grande partie de ses conseillers et de ses ministres qui lui recommandaient d’abandonner le terrain fiscal pour ne pas ajouter à l’allergie ambiante .

Le couple exécutif n’a pas divorcé mais il ne tire plus exactement dans le même sens . Le premier ministre est à l’offensive sur un projet auquel il croit. Le président de la République en retrait sur une vision qu’il peine à définir. La puissance présidentielle en prend forcément un coup.

Elle est d’autant plus atteinte que François Hollande est trop bas dans les sondages pour pouvoir oser une réplique alors que Jean- Marc Ayrault s’emploie à bâtir ce qui lui avait été refusé au début du quinquennat , lorsqu’il avait cherché l’ alliance avec Martine Aubry : la possibilité de disposer à l’intérieur du parti socialiste d’une majorité qui le soutienne.

Cette situation inédite renvoie aux conditions elles même inédites de l’élection de François Hollande . Le champion de la primaire socialiste avait remporté la mise en dépassant le strict cadre de son parti dans lequel il n’était plus majoritaire. Depuis, il cherche à fabriquer la majorité hollandaise susceptible de l’affermir mais sa politique, dans la crise,  est devenue si illisible et si impopulaire qu’elle le laisse aujourd’hui à découvert.

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