vendredi 16 mai 2014

ALSTOM Et Les Généraux de 1940 La Débacle En Chantant...



Alstom : "Le langage des généraux de 1940"


Concernant Alstom , en matière d'industrie, nous allons de démantèlements en démantèlements.

On nous dit qu'Alstom est aujourd'hui trop petit dans la mondialisation. Mais n'oublions pas qu'Alstom faisait partie d'un grand groupe, la Compagnie Générale d'Electricité, qui comportait également Alcatel, dans les télécommunications, Nexans, les Chantiers de l'Atlantique, et d'autres filiales encore.

Si on sépare Alstom de sa branche énergie, il ne restera que la banche transports, dont le chiffre d'affaires est de 6 milliards d'euros. On dire alors que c'est encore trop petit. La France serait devenue trop petite, on peut brader tout cela, cela n'a plus aucune espèce d'importance.
Il faut absolument combattre ce point de vue, car il est important que la France garde des centres de décision.


Il risque d'y avoir beaucoup d'autres interventions du même genre par la suite.


Le cauchemar de 2003, lorsque l'État s'était porté au secours d'Alstom, c'est le fruit des erreurs de gestion des dirigeants de l'époque, qui ont racheté des turbines à gaz fabriquées en Suisse qui ne marchent pas, qui ont mis l'entreprise quasiment en faillite.

Si l'on regarde par rapport à Siemens ou General Electrics, la France avait un conglomérat tout à fait aussi important. Mais d'opérations en opérations, avec la théorie du "one-player" comme ils disent, c'est à dire « un métier, une société », on a des sociétés trop petites. Ce sont les mêmes qui nous ont expliqué qu'il fallait des entreprises sans usines. Ces théoriciens du libéralisme nous font beaucoup de mal.

Alstom fait des bénéfices (4 à 5% de rentabilité), a des commandes (50 milliards, environ 3 ans d'activité), donc ce n'est pas du tout une entreprise au bord du gouffre. Pourquoi se jeter dans les bras de General Electrics, si ce n'est pour faire monter le cours de l'action ? C'est une opération financière, intéressante pour les actionnaires, et du point de vue des dirigeants, qui seront sûrement beaucoup mieux rémunérés si le siège social est à l'étranger plutôt qu'en France, puisque les habitudes, qui sont déjà très mauvaises en France, sont encore pires dans un certain nombre d'autres pays étrangers comme les États-Unis ou la Suisse.


Quand on voit les erreurs de gestion de la direction d'Alstom, on se dit qu'il vaudrait quand même mieux qu'il y ait un regard plus objectif, qui soit jeté par des gens qui se préoccupent vraiment de l'intérêt de la France, de son tissu industriel.


Montebourg se plaint à juste raison, de ne pas avoir été mis au courant des négociations. Il y avait lieu de se cabrer.

L'État a un point de vue à faire valoir. Ce n'est pas un intérêt parmi d'autres : c'est le point de vue des intérêts de la France. Réduire le déficit du commerce extérieur, défendre l'emploi, les salariés : tout cela, c'est à l'État républicain de s'en assurer.

On ne peut pas dire : « j'assume le démantèlement d'Alstom » ou de tel autre. Cela, c'est le langage des généraux de 1940. 

Alstom : "Le langage des généraux de 1940"

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