dimanche 5 juillet 2015

La Grèce En Route Vers Une Révolution?



Grèce : une révolution idéologique, une insurrection et puis un coup d'Etat ?

Le blog de Bruno Colmant


A mon intuition, il devient de plus en plus clair que la Grèce s'engage dans une implosion monétaire et sociale sans précédent.

Pris un à un, les éléments caractérisant ce pays semblent anodins, mais la situation globale relève du changement de régime. Le langage des dirigeants grecs relève d'une réthorique improbable. Ils parlent aujourd'hui de terrorisme de l'Union Européenne. 

Quand on juxtapose l'opposition idéologique de Syriza à l'ordre monétaire, la fermeture des banques suivie d'une capture des dépôts à la mise en œuvre d'un referendum qui s'assimile à la recherche d'un plébiscite, on en arrive à…la révolution.

D'ailleurs, ce référendum est très singulier. En Grèce, la dernière fois qu'un référendum fut appelé, c'était pour un changement de régime, à savoir l'abolition de la monarchie. C'était en 1974, l'année de la naissance du Premier Ministre Tsipras. Et ce référendum n'est pas neutre, puisque le gouvernement y soumet le peuple tout en appelant à voter non.

Révolution : le mot est lourd, mais c'est  celui prononcé par le Premier Ministre grec.

Il est difficile de prendre la mesure de cette réalité, tant nous sommes affectés d'un biais cognitif qui nous conduit à raisonner de manière linéaire.

Or, à Athènes, c'est justement une rupture qui se produit.

Une rupture politique et idéologique.

Des décennies de clientélisme, de corruption et de mensonges politiques, exacerbés par une attitude européenne autoritaire et technocratique de gestion de la crise ont conduit au dernier anéantissement : celui de l'ordre social.

Syriza est l'expression rejet de l'ordre ancien.

Où ira ce pays ?

Qui dirige les forces régaliennes (police, armée) ? quelle est la position du pouvoir judiciaire ?

A vrai dire, je n'en sais rien.

Mais une fois que l'ordre social est déchiré, un pouvoir autoritaire finit par rependre les leviers du pouvoir en main.

Ce sera un pouvoir de gauche ou, au contraire, une expression autoritaire de droite, voire militaire.

Il reste à espérer que la peur de ce scénario contribue à l'exorciser.


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