samedi 14 mai 2016

Loi travail, Macron : les calculs de l’artificier de Tulle

Loi travail, Macron : les calculs de l'artificier de Tulle




Une chorégraphie osée de la synthèse ?

Bien sûr, le pari semble assez fou, et il peut sembler très aventureux que François Hollande maîtrise tout ce qui se passe depuis quelques mois. Les soubresauts du projet de déchéance de la nationalité, puis de la loi travail, ainsi que tout ce qui se passe autour d'Emmanuel Macron, donnent l'impression d'un capitaine de pédalo perdu au milieu d'une mer déchainée, et condamné à l'échec. Mais, pour dépasser l'analyse du Figaro, on peut se demander si Hollande est cerné et aux abois, ou alors, au centre de sa majorité, avec des frondeurs chargés de contenir Mélenchon, et un Macron en charge de pécher au centre et à droite ? Les rebelles et son ministre de l'économie sont-ils des cailloux dans sa chaussure qui vont le faire trébucher en 2017 ou, au contraire, des soldats qui défendent ses deux flans ?

En effet, il est tout de même frappant de constater que la motion de censure fatale, portée par la gauche, n'a échoué qu'à deux voix près, ce qui amène à se demander s'il ne s'agissait pas d'un énième coup de bluff, d'autant plus que l'on peut questionner plus généralement la sincérité de cette aile gauche qui ne se pose jamais la question du départ malgré la droitisation continue du PS. Ne se sert-elle pas par ses postures tout en servant également un président qui pourrait ratisser plus large ? Et la trajectoire de Macron peut aussi faire penser qu'il sert le président en poussant la droite plus à droite et en cherchant à faire venir au PS une frange des électeurs du centre et de la droite. On en vient à se demander si tout ceci n'est pas un dispositif machiavélique pour permettre à Hollande d'accéder au second tour.

Bien sûr, aujourd'hui, étant donnés les sondages, ces paris peuvent sembler perdants. Cependant, ne sous-estimons pas trop cet occupant de l'Elysée presque toujours surestimé. Bien sûr, tout ceci est loin d'être gagné, mais subit-il vraiment ce qui se passe ou l'orchestre-t-il ?

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