mercredi 25 mai 2016

Macron, toujours à la pointe de l’agenda patronal

Macron, toujours à la pointe de l'agenda patronal

Il y a de quoi être effaré: alors que le mouvement de grêve contre le projet de loi travail s'étend, notamment dans les transports, et alors que l'essence manque, Emmanuel Macron vient de faire des déclarations très provocantes qui pourraient bien renforcer la mobilisation des grévistes.



Le grand ami des patrons à Bercy

Le timing de l'entretien du ministre de l'économie aux Echos est étrange, à moins qu'il ne soit l'illustration de la fin de non recevoir totale et brutale du gouvernement à ceux qui s'opposent à son projet de loi. Voici donc le locataire de Bercy qui déclare qu'il est « hypocrite de déclarer 'limitons la rémunération des dirigeants à 100 fois le SMIC' », qui continue de défendre un droit du travail façon puzzle, adapté à chaque entreprise, et demande « aux patrons d'arrêter d'augmenter les salaires de leurs employés » ! Parfois, on a l'impression qu'il parvient à dépasser le Medef par la droite ! Cela est d'autant plus frappant que Total vient de menacer de revoir ses investissements en France suite aux mouvements actuels. Décidément, l'époque n'est pas favorable aux salariés, entre menace sur l'emploi et leur salaire…

On peut prendre les déclarations du ministre pour le énième tir de sniper d'un tireur isolé jouant sa carrière et cherchant à servir son ambition. C'est sans doute le cas, mais on peut se demander si cela ne fait pas partie de la grande comédie organisée par François Hollande pour essayer d'être réélu en 2017. En effet, le ministre de l'économie permet à la majorité actuelle d'occuper une grande partie de l'espace politique, des frondeurs gauchistes en carton jusqu'au locataire de Bercy qui déborde l'ancienne majorité par la droite, ce qui contraint les dits Républicains à dériver fortement vers la droite économiquement. Ce pari pourrait bien être perdant mais c'est une manœuvre dont on ne pourra juger de l'habileté que dans un an… Un ministre de l'économie avait-il déjà autant défendu l'agenda patronal ?


Dans quelques années, les historiens regarderont curieusement ce parti qui se dit socialiste, qui, après avoir envoyé un million de Français au chômage au début des années 1990 pour défendre la parité avec le mark, et qui, aujourd'hui, dit de ne pas monter les salaires et démantèle le droit social.

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