jeudi 21 juillet 2016

Le suicide d’Émilie, maman privée d’allocations, suscite l’indignation

Le suicide d'Émilie, maman privée d'allocations, suscite l'indignation

Dimanche, Émilie, 31 ans, maman de deux enfants, dont une petite fille trisomique, a mis fin à ses jours. Cette Armentiéroise se retrouvait avec pour seule ressource une allocation belge. Une situation ubuesque.

Comment une femme de 31 ans, française et maman de deux enfants français, allocataire de la CAF, a-t-elle pu se retrouver avec pour seule ressource une allocation pour enfant handicapée belge ? C’est ce que nous avions tenté de comprendre quand Émilie Loridan avait sollicité La Voix du Nord en mai.

Elle se retrouvait privée de ses allocations par la CAF du Nord au motif qu’elle percevait une allocation pour enfant handicapée par la Belgique. Le papa, dont elle est séparée, étant salarié et belge, et, d’après les explications de la CAF, « le droit belge étant de ce fait prioritaire ». Concrètement, cela faisait passer ses ressources de 1 125 euros d’allocations françaises à… 398 euros. Dimanche, Émilie Loridan s’est pendue, à son domicile. La réaction de la CAF du Nord, laconique, est arrivée par mail : « Vous venez de nous apprendre le décès de Mme Loridan dans de tragiques circonstances. La CAF du Nord s’associe à la douleur de la famille. Son dossier a fait l’objet d’une régularisation conforme au droit commun. Pour des raisons de confidentialité, nous ne pouvons vous communiquer les éléments du dossier. »

Le cas dramatique d’Émilie fera peut-être évoluer les prises en charge

Mohamed Lounas, de la fédération nationale CGT des personnels des organismes sociaux, y voit un éclairage révélateur : « On apporte des réponses techniques mais on laisse des gens, dans des situations terribles. Votre article reflète les difficultés que rencontrent beaucoup de gens devenus invisibles. » Émilie avait pourtant sollicité la CAF d’Armentières, le Point d’accès au droit et le CCAS de la ville. Des aides lui ont été apportées sous forme d’une inscription à l’épicerie solidaire et de bons alimentaires en urgence. Mais sur le fond, la réponse de la CAF restait la même, et sa situation financière était devenue intenable, même si ce n’est évidemment pas la seule explication à son geste. Daniel Lenoir, directeur de la Caisse nationale des allocations familiales, exprime son émotion : « La CAF n’a fait hélas qu’appliquer la réglementation pour les couples transfrontaliers. Elle a essayé aussi de faire bénéficier Émilie de l’allocation de soutien familial. Mais, là aussi, la réglementation est complexe pour les transfrontaliers. » Il prône la mise en place de « dispositifs de médiation pour une application plus souple et plus personnalisée de la réglementation ». Le cas dramatique d’Émilie fera peut-être évoluer les prises en charge.

 

Source : Lavoixdunord.fr

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