jeudi 28 juillet 2016

L’IGPN met à mal la version d’Estrosi

L'IGPN met à mal la version d'Estrosi

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, le 28 juin à Paris. Photo Bertrand Guay. AFP

Le rapport, rendu mercredi, confirme la version de «Libération» sur la présence de la seule police municipale à l'entrée de la zone piétonne de la promenade des Anglais le 14 juillet mais atteste de la mobilisation de 64 policiers nationaux à proximité.

L’IGPN met à mal la version d’Estrosi

Bernard Cazeneuve avait saisi l’IGPN, la police des polices, le 21 juillet, en contre-feu à l’enquête de Libération sur le dispositif de sécurité pour les festivités du 14 Juillet à Nice. Nous révélions que les communications du préfet des Alpes-Maritimes et du ministre de l’Intérieur masquaient l’absence de la police nationale à l’entrée de la zone piétonne sur la promenade des Anglais. Rendue publique le 27 juillet, cette enquête de l’IGPN confirme nos informations. Seule la police municipale était présente.

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Concernant le nombre de fonctionnaires sur les lieux, le rapport valide la version du gouvernement dans la guerre médiatique l’opposant à Christian Estrosi, patron de la région. La police des polices a pu vérifier que les 64 fonctionnaires de la police nationale étaient effectivement là. Dès le lendemain des attentats, l’élu niçois fustige «les mensonges de l’exécutif» sur le faible nombre de policiers et assure qu’il serait en mesure de prouver sa version. La police des polices lui donne tort. Ces 64 agents étaient plus particulièrement concentrés au cœur de la zone piétonne, à proximité des concerts. La police municipale comptait de son côté 42 agents, avec pour mission principale la tenue des points de circulation.

Contexte de «fatigue»

Tout au long de son rapport, l’IGPN s’attache à retracer la préparation et la mise en œuvre de ce dispositif. Deux réunions ont associé la préfecture des Alpes-Maritimes et la ville de Nice pour en fixer les grandes lignes, suivies de deux réunions plus techniques, entre polices municipale et nationale. L’IGPN regrette l’absence de trace écrite de ces réunions entre policiers municipaux et nationaux : «Aucun compte rendu ni relevé de décisions partagé entre les participants [n’a] été établi, générant des interrogations quant aux rôles et engagements des uns et des autres.» Une marque, selon le rapport, de «confiance mutuelle entre les participants».

L’IGPN s’attache à retenir également le contexte de «fatigue» des effectifs de police et la forte mobilisation contre le terrorisme des forces de l’ordre. Au final, l’inspection juge «satisfaisant» le niveau d’engagement des effectifs par rapport aux éditions précédentes du feu d’artifice du 14 Juillet niçois.

Source : Libération.fr

 

 

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