samedi 16 juillet 2016

Tentative avortée de coup d’état en Turquie…

Tentative avortée de coup d'état en Turquie…

Tentative de coup d’état en cours en Turquie, donc nous allons voir (ça a l’air amateur…). Je vous laisse suivre ça sur le web… (à priori, il a échoué)

Mais bon, je critiquais le gouvernement ce matin, mais je reconnais que la lutte anti-terroriste a finalement vite progressé… 😉

Dernières nouvelles :

Turquie: une tentative de coup d’État en cours

L’armée est déployée à Ankara et Istanbul, une tentative de coup d’état militaire est en cours en Turquie. Le Premier ministre parle d’une “tentative illégale”, les militaires putschistes assurent que les relations diplomatiques seront maintenues. 

Des rumeurs bruissaient sur ceci depuis 4 mois. Je poste par exemple ces articles de l’excellent blog Chronique du Grand jeu.

27/03 : Ciao, Erdogan ?

Il y a deux jours, nous évoquions, à propos du Grand jeu énergétique, la possible mise à l’écart d’Erdogan suite à un coup d’Etat :

Il semble hors de question pour Moscou de renouer avec Erdogan. Si la Turquie est choisie, cela signifie que le sultan a été “écarté” et que la matérialisation du projet se fera au moment d’un “changement de garde” à Ankara. Or, certains bruits commencent à courir selon lesquels un accord pourrait avoir été passé entre les Russes et l’état-major turc pour se débarrasser d’Erdogan. Insistons, ce ne sont pour l’instant que des rumeurs invérifiables, mais si un reporter aussi chevronné que Pepe Escobar évoque cette possibilité, il n’y a peut-être pas de fumée sans feu. Ce qui est sûr, c’est que la politique erratique du sultan commence à exaspérer tout le monde en Turquie, y compris l’establishment politique. Changement de régime à Ankara ? A suivre…

Surprise, nous retrouvons cette idée dans une analyse de l’influent Michael Rubin de l’American Enterprise Institute. Pour mémoire, l’AEI est un important think tank néo-conservateur américain et Rubin évolua dans la sphère de l’administration Bush au début des années 2000 (directeur de département sur le Moyen-Orient au Pentagone sous Rumsfeld). Pas vraiment le genre de personne qui apporterait de l’eau au moulin de Poutine ou d’Assad…

Or, que dit-il ? Ni plus ni moins ce que nous répétons ici depuis plusieurs mois. Que la Turquie s’enfonce dans une situation catastrophique, qu’Erdogan devient incontrôlable (on notera le qualificatif de “sultan fou”) et paranoïaque (il chercherait même à installer des systèmes anti-aériens dans son nouveau palais présidentiel de peur d’un putsch des parachutistes), que la guerre civile avec les Kurdes pourrait conduire à la partition de la Turquie, que la corruption atteint des sommets et que même les amis politiques du sultan ne le comprennent plus. En un mot, pour reprendre Rubin, “sa folie conduit la Turquie au précipice” (!)

L’auteur se penche ensuite sur les conséquences éventuelles d’un coup d’Etat militaire et assure qu’il serait accepté sans trop de difficultés par les alliés occidentaux de la Turquie, la libération des opposants et des journalistes, ainsi que la reprise du dialogue avec les Kurdes, contrebalançant la mauvaise presse d’un putsch. En Turquie même, beaucoup, y compris apparemment ses alliés politiques, seraient également soulagés et n’opposeraient aucune résistance à une prise de pouvoir temporaire par l’armée. Diantre…

Quand on connaît le pouvoir d’influence de ces think tanks sur la politique américaine (les deux entretenant d’ailleurs des liens incestueux), l’on en vient à se demander s’il ne s’agit pas ici d’une sorte de feu vert officieux, un encouragement en sous-main à un coup de force de l’état-major turc contre Erdogan. Or c’est exactement ce que veut Moscou de son côté ! Chose curieuse, l’article n’évoque pas une seule seconde les Russes, alors que c’est en grande partie la rupture entre les deux pays qui a mené le sultan à cette impasse.

A moins que… Stratégiquement parlant, Moscou bénéficierait-il tant que ça d’une chute d’Erdogan et d’une réconciliation avec Ankara ? Pas sûr. Certes, cela permettrait la renaissance du Turk Stream, assurant la mainmise gazière russe sur l’Europe du sud et coupant définitivement l’herbe sous le pied des chimériques projets de gaz caspien et des moins chimériques, quoique complexes, projets iraniens. Mais, d’un autre côté, ce sont les bourdes d’Erdogan qui ont permis à Poutine, en bon judoka qu’il est, d’avancer ses pions : sanctuarisation du ciel syrien et au-delà (S-400), renforcement irréversible des bases russes de Tartous et Hmeimim, attachement des Kurdes syriens “volés” aux Américains…

Une pacification des relations avec la Turquie placerait la Russie quelque peu en porte-à-faux avec ces gains stratégiques majeurs. Et c’est peut-être justement la raison pour laquelle certains, à Washington, commencent à envisager ouvertement un coup d’Etat en Turquie : renverser Erdogan avant que les Russes n’en profitent trop ?

Tout cela est passionnant et mérite d’être suivi avec la plus grande attention…  (Source)

01/04 : Erdogollum dans l’oeil du cyclone

Les fidèles lecteurs de ce blog auront été parmi les premiers informés de ce qui est peut-être en train de se tramer à Ankara. Ce que nous disions il y a cinq jours est en effet suffisamment sérieux pour que l’armée turque émette un inhabituel communiqué, démentant toute velléité de coup d'État contre Erdogan. Prise de position sincère ou tentative d’endormir la méfiance sultanesque ? Il est pour l’instant impossible de le savoir. Mais le fait même que cela soit publiquement évoqué et que l’état-major en vienne à prendre position montre que le sultan se rapproche dangereusement de l'œil du cyclone.

Le hasard faisant bien les choses, il est actuellement en visite à Washington, précisément au moment où le Pentagone ordonne à des centaines de familles de soldats américains présents en Turquie de quitter le pays. Là encore, il est difficile de connaître la raison exacte de cette décision : peur d’un conflit entre Turcs et Russes, crainte que la Turquie ne s’enfonce dans la guerre civile, possibilité que Daech passe massivement la frontière syro-turque après l’offensive du 4+1 ? Tout est possible…

A Washington, le sultan a d’abord été victime d’un camouflet de la part d’Obama qui ne prévoyait pas de le rencontrer, avant de finalement s’entretenir avec lui en marge du sommet sur la sécurité nucléaire. Mais la visite d’Erdogan a sombré dans la confusion, des heurts éclatant entre manifestants et journalistes d’une part, service de sécurité turc d’autre part. Même les médias de l’empire semblent prendre leurs distances avec l’erratique leader de la deuxième puissance militaire de l’OTAN.

Son comportement ne laisse de surprendre : il semble tout faire pour se mettre à dos ses alliés occidentaux de plus en plus distants, les seuls pourtant qui lui restent au terme de sa longue descente aux enfers. Dans la même veine, la convocation de l’ambassadeur allemand après une chanson parodique sur le Grand leader a fait s’esclaffer l’Allemagne toute entière, la grosseBertha Angela ne sachant plus où se mettre…

Le sultan cherche-t-il donc à concurrencer Kim Jong-un pour le titre de paria planétaire ? On dirait bien… (Source)

21/05 : Où l’on reparle d’un coup contre Erdogan

Depuis deux mois, des rumeurs assez insistantes font état d’un possible coup d’Etat des militaires turcs contre le sultan fou qui conduit son pays à l’abîme. Or, un nouvel article d’une revue plutôt sérieuse en remet une couche.

La situation de la Turquie empire chaque jour : si la dette publique reste raisonnable (environ 40% du PIB), la dette privée – longtemps considérée comme une bombe à retardement – explose, le tout dans un contexte d’effondrement des revenus du tourisme et de baisse continue de la monnaie. La croissance, qui était en moyenne de 4,5% ces cinquante dernières années (!) est passée à 3% depuis trois ans, la faute à un environnement politique de plus en plus incertain. Certes, cela reste mieux que l’inénarrable eurozone mais, d’après les économistes, ça risque de plonger assez vite.

Surtout, l’isolement de la Turquie sur la scène internationale devient criant. Le sultan lui-même l’admet à demi-mot : “Si je dois défier le monde entier, je le ferai”. En quelques années, il a réussi l’exploit inouï de se mettre à peu près tout le monde à dos : la Russie, l’Iran, Israël, l’Union Européenne (le chantage au terrorisme risque de laisser des traces indélébiles), et même les Etats-Unis.

Le chemin vers l’autoritarisme emprunté désormais ouvertement par Erdogan n’admettait pas un électron semi-libre comme Davutoglu. Son successeur au poste de Premier ministre est un fidèle suffisamment anonyme pour que son patron l’utilise comme paillasson dans ses rêves sultano-néo-impériaux.

L’armée voit ces affolantes évolutions avec incrédulité. Et l’on ne parle même pas ici des arrestations à la pelle de journalistes, des députés de l’opposition inculpés, de la guerre civile avec le PKK et des plans sultanesques pour envahir le nord de la Syrie. Or, l’armée semble à nouveau danser sur le bon pied. Chose intéressante, le désormais chômeur Davutoglu a rencontré les grands pontes militaires quelques jours après sa démission. louant l’armée turque et l’associant subtilement à la défense de la démocratie dans le pays. Menace voilée à l’égard du sultan ? (Source)

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Source : Le Figaro, 16/07/2016

Turquie : questions sur les auteurs du coup d’État

Alors que la tentative de coup d’État militaire se heurte à la mobilisation des partisans de Recep Tayip Erdogan, l’identité des putschistes demeure floue. Le gouvernement turc a accusé samedi la confrérie Gülen d’être impliquée.

La Turquie renoue avec ses vieux démons. Des militaires se sont emparés de points stratégiques à Istanbul et à Ankara, dans la nuit de vendredi à samedi. Un communiqué a été diffusé au nom de l’armée, annonçant que les militaires dirigent le pays.

En l’absence de leaders visibles, les auteurs du coup d’État sont l’objet de toutes les hypothèses. On est tenté de prime abord d’attribuer le putsch à des militaires partisans restés fidèles à la vision du fondateur de la République turque, Mustapha Kemal.

Historiquement, l’armée turque, dirigée par des officiers nationalistes, liés les uns aux autres par des sociétés parallèles de type maçonnique, veille à la «laïcité» du régime: le contrôle de l’islam par l’État, selon le modèle napoléonien du Concordat. Elle se considère également comme la garante de l’unité du pays.

En mai 1960, les militaires renversent le premier ministre Adnan Menderes, qui mettait en cause leur pouvoir. En 1971, l’armée conduit un bref coup d’État sans effet politique. Mais le 12 septembre 1980, le général Kenan Evren dirige un putsch qui bouleverse la Turquie: soutenue par les Etats-Unis, dans un contexte de guerre froide, l’armée turque s’empare du pouvoir. La répression s’abat sur les opposants. En trois ans, on dénombre 49 pendaisons, 650.000 gardes à vue (souvent accompagnées de torture), 30.000 Turcs exilés, plus d’un 1,5 millions d’habitants fichés par les services secrets.

Selon Bahar Kimyongür, journaliste belge d’origine turque, spécialiste de la Turquie, le souvenir de ce coup d’Etat demeure présent dans les mémoires: «le traumatisme est toujours là, toute la population en a payé le prix. Voilà pourquoi il n’y a pas d’enthousiasme pour cette tentative de putsch, et qu’aucun parti politique ne l’a soutenue, malgré leur opposition à Recep Tayip Erdogan», explique-t-il.

Après le coup d’État de 1980, les généraux contrôlent la vie politique, malgré une démocratisation progressive. Arrivé au pouvoir en 2002, Recep Tayip Erodgan cherche en priorité à réduire les prérogatives de l’armée. Le procès «Ergenekon», entre 2007 et 2009, décapite l’état-major de ses officiers kémalistes les plus fervents, accusés de fomenter un complot.

La tentative de coup d’État pourrait apparaître comme une riposte désespérée de certaines unités kémalistes, pour se venger du gouvernement islamo-conservateur de Recep Tayip Erdogan. «Le nom du groupe putschiste, le Comité Paix dans la Nation, est un clin d’oeil au kémalisme», décrypte Bahar Kimyongür. «C’est la moitié de la devise de Mustapha Kemal, ”Paix dans la nation, paix dans le monde”, qui est devenue celle de la République»

Mais contrairement à 1960 et 1980, l’armée semble divisée, voire même hostile au putsch. «Ils n’ont mis personne en avant. Le chef de l’état-major, le général Hulusi Akar, a été arrêté par les putschistes, sans doute pour avoir refusé de les rejoindre. Les principaux généraux se sont démarqués de la tentative. Cela pourrait ne concerner qu’une minorité de militaires», avance Bahar Kimyongür.

Lire la suite sur : Le Figaro, 16/07/2016

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