vendredi 16 septembre 2016

Les Etats-Unis réclament 14 milliards de dollars à Deutsche Bank

Les Etats-Unis réclament 14 milliards de dollars à Deutsche Bank

Le ministère de la justice américain réclame une somme record pour mettre fin aux poursuites contre la banque, accusée d’avoir vendu des titres adossés à des crédits immobiliers de mauvaise qualité avant la crise.

Deux semaines après le redressement fiscal record infligé à Apple par la commission européenne, voilà la réponse du berger à la bergère. Selon le « Wall Street Journal », le ministère de la Justice américain réclamerait 14 milliards de dollars à la banque allemande Deutsche Bank, accusée d'avoir induit en erreur des investisseurs en leur vendant des produits structurés adossés à des crédits immobiliers avant la crise.

Le montant est inhabituellement élevé au regard de ce que les autres établissements ont versé au terme de poursuites similaires. En 2013, JP Morgan Chase a accepté de payer 13 milliards de dollars pour clore les accusations selon lesquelles elle avait surévalué la qualité des titres hypothécaires vendus à des investisseurs avant la crise. Citigroup a pour sa part accepté de débourser 7 milliards de dollars dans un dossier semblable, au terme de mois de négociations. L'amende la plus élevée reste à ce jour celle versée par Bank of America au terme d'un accord avec le ministère de la justice à 16,65 milliards de dollars en 2014.

Début des négociations

Dans un communiqué, Deutsche Bank a affirmé n'avoir aucune intention de transiger pour un montant aussi élevé. « Les négociations ne font que commencer. La banque s'attend à ce que le montant final soit proche des sommes versées par des banques de taille comparable, c'est à dire beaucoup moins », affirme-t-elle. Le département de la justice avait ainsi requis contre sa rivale américaine Goldman Sachs une amende de 15 milliards de dollars, finalement ramenée à près de 5 milliards après négociation.

Le titre Deutsche Bank a plongé dès l'ouverture de la Bourse de Francfort, les investisseurs s'inquiétant des conséquences d'une telle sanction sur la banque, qui est l'une des moins capitalisées d'Europe. Deutsche Bank, qui fut longtemps la seule banque d'investissement européenne capable de rivaliser avec les maisons de Wall Street, ne vaut plus que 18 milliards d'euros en Bourse. Mais son le bilan colossal pèse 1600 milliards d'euros, soit davantage que la plupart de ses rivaux, et le FMI estime qu'elle est l'un des établissements « qui contribuent le plus à alimenter le risque systémique ». Deutsche Bank a perdu la moitié de sa valeur de marché depuis qu'elle a publié une forte perte de près de 7 milliards au titre de l'année 2015. Les marchés s'attendent à ce qu'elle lève de l'argent dès qu'elle aura réglé ses problèmes juridiques.

John Cryan, le président du directoire nommé l'an passé à la tête de l'établissement a déclaré vouloir solder au plus tôt les quatre principaux litiges affectant encore Deutsche Bank (vente des prêts hypothécaires, manipulation des taux de change, enquête sur des pratiques douteuses sur les marchés actions en Russie et soupçons de blanchiment d'argent). La banque a provisionné 5,4 milliards d'euros à cet effet, mais s'attendait à devoir verser un montant bien plus faible aux Etats-Unis. Même si elle parvenait à réduire de moitié le montant d'un éventuel accord, ce règlement amiable resterait l'un des plus coûteux conclus par une banque avec les autorités américaines ces dernières années.

 

Source(s) : Les Echos.fr via Contributeur anonyme.

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