lundi 7 novembre 2016

Donald Trump, après avoir violemment critiqué la guerre en Irak, choisit le faucon en chef de l’Irak comme conseiller à la sécurité

Donald Trump, après avoir violemment critiqué la guerre en Irak, choisit le faucon en chef de l'Irak comme conseiller à la sécurité

Source : The Intercept, le 12/09/2016

Alex Emmons, Naomi LaChance

Le 12 septembre 2016

Photo: Win McNamee/Getty Images

Photo: Win McNamee/Getty Images

Lundi, Donald Trump a retenu l’ancien directeur de la CIA et extrémiste néo-conservateur James Woolsey comme son conseiller principal sur les questions de sécurité nationale. Woolsey, qui a quitté la CIA en 1995, est devenu l’un des promoteurs les plus virulents à Washington de la guerre des États-Unis en Irak et au Moyen-Orient.

À ce titre, le choix de Woolsey constitue soit un accroc à la rhétorique non interventionniste de Trump, soit une orientation vers une approche néoconservatrice plus musclée pour résoudre les conflits internationaux.

Trump a qualifié la guerre en Irak de « désastre ».

Woolsey, en revanche, était un membre clé du Projet pour le Nouveau Siècle Américain, un think tank néoconservateur dont l’objectif était clairement de favoriser une seconde guerre en Irak. Woolsey a signé une lettre en 1998 appelant Clinton à renverser Saddam Hussein. Par ailleurs, il est apparu sur CNN quelques heures seulement après les attaques du 11/9, y rendant l’Irak responsable des attaques. Woolsey a continué de mettre en avant une telle relation, malgré l’absence totale de preuves à l’appui de son argument. Il accuse également l’Iran.

Quelques semaines avant l’invasion de l’Irak, Woolsey a appelé à élargir la guerre à tout le Moyen-Orient, en disant que la « quatrième guerre mondiale » était déjà en cours.

Woolsey est aussi en mesure de tirer profit des guerres qu’il a lui-même promues. Il a été vice-président du géant Booz Allen [conseil de gestion et de sécurité, NdT] qui travaillait pour le Pentagone, et président de Paladin Capital Group, un fonds d’investissement privé qui investit dans la sécurité nationale et la cyber sécurité.

Il préside le conseil de direction de la Foundation for the Defense of Democracies, un organisme belliciste à but non lucratif pour la sécurité nationale, et il est partenaire de Lux Capital Management, qui investit dans les technologies émergentes comme les drones, l’imagerie par satellite, et l’intelligence artificielle.

Woolsey est venu sur CNN lundi pour dire qu’il était principalement motivé à soutenir Trump en raison de ses projets d’augmentation des dépenses militaires des États-Unis.

Trump, dans un discours la semaine dernière, proposait un renforcement spectaculaire de l’armée et des Marines, et des systèmes d’armement à cent milliards de dollars pour la marine et l’Air Force. Il n’a donné aucune justification, mis à part de citer quelques fonctionnaires réclamant plus de puissance de feu.

Woolsey a soutenu la proposition de Trump lundi.

« Je pense que le problème est son budget, » a déclaré Woolsey en parlant de l’adversaire de Trump, Hillary Clinton. « Elle dépense tellement d’argent pour des programmes nationaux – y compris ceux qui ne sont même pas encore décidés, alors que ceux d’aujourd’hui sont sous-financés – que je pense qu’il restera très peu de marge pour les améliorations qui s’imposent en matière de défense et de renseignement. »

Woolsey a par le passé appelé à ce que le lanceur d’alerte de la NSA Edward Snowden soit « pendu par le cou jusqu’à ce que mort s’ensuive, plutôt que d’être simplement électrocuté. »

Dans le passé, Woolsey a déjà été publiquement en désaccord avec Trump sur un certain nombre de questions de sécurité nationale, y compris son plan pour interdire l’immigration musulmane. Lundi, Woolsey a déclaré à CNN qu’un tel plan serait contraire au Premier amendement, mais qu’il soutenait une interdiction temporaire de l’immigration en provenance de certains pays musulmans.

Jusqu’à présent du moins, les faucons pro-guerre les plus importants ont constaté qu’ils avaient plus de points en commun avec Clinton qu’avec Trump. « Je dirais que tous les professionnels républicains de la politique étrangère sont anti-Trump, » a déclaré le leader néo-conservateur Robert Kagan à un groupe en juillet dernier.

Photo du haut : James Woolsey à Capitol Hill en 2007.

Source : The Intercept, le 12/09/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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