mardi 18 avril 2017

Mélenchon, mi-Tsipras, mi-Mitterrand

Mélenchon, mi-Tsipras, mi-Mitterrand

Je me suis demandé si le candidat de la France Insoumise était le plus acceptable des principaux candidats de cette campagne. Mais après avoir été déçu par son programme et son passage à l’Emission Politique, la dernière ligne droite de la campagne, avec son attaque malhonnête du Général de Gaulle a achevé de le disqualifier, en rappelant ses origines mitterrandiennes.

 
Apparatchik gauchiste cultivé qui s’égare souvent
 
« Je n’ai pas l’intention de faire un coup d’Etat, je ne suis pas le Général de Gaulle  » : vendredi sur TF1, Mélenchon a eu la malhonnêteté et le mauvais goût de reprendre la vieille antienne mitterrandiste sur les origines de la Cinquième République. Pour rappel, le 1er juin 1958, l’Assemblée investit le gouvernement du Général à une large majorité, en septembre plus de 79% des Français approuvent la nouvelle Constitution (contre 53% pour la précédente), il remporte les législatives en novembre, avant d’être élu président en décembre. Cela fait quand même beaucoup de votes pour un coup d’Etat ! Le Général de Gaulle a défendu et renforcé notre démocratie en 1958, nous dotant d’institutions, qui, si elles ont été abîmées, n’en demeurent pas moins un atout pour la France et les Français.
Cette perfidie antigaulliste jette une lumière peu flatteuse sur Mélenchon, le faisant à nouveau apparaître comme l’homme d’un clan, fermé aux autres, menteur, et en aucun cas le rassembleur que doit être le président de la République. Comme trop souvent à gauche, il propose une lecture de l’histoire, aussi peu rigoureuse qu’inutilement clivante et culpabilisatrice. Encore et toujours ce procès d’une France qui serait coupable parce qu’elle est une nation. La réconciliation d’une partie de la gauche avec la nation ne semble pas aboutie pour le candidat. Cela se retrouve aussi dans le discours de Jacques Généreux, dont l’euro-béatitude est à peine contre-balancée par le fameux plan B.
 
Dans le discours de ce bras droit de Mélenchon, la xénophobie semble un danger plus grand que l’oblitération de la démocratie et la grande régression sociale que l’UE met en œuvre avec le soutien de nos dirigeants ! Difficile de ne pas penser à un Don Quichotte chassant des ennemis imaginaires et oubliant les batailles qui comptent. Et comme le note remarquablement bien Jacques Sapir dans un papier sur la sortie de l’euro où il épingle autant Le Pen que Mélenchon, l’idée de négocier pendant des mois est totalement illusoire, comme nous l’a montré l’épisode Grec. Comme je l’avais indiqué début mars, la sortie de l’UE et de l’euro doit être aussi franche que rapide, dès l’élection.
 
Cette façon toute hollandienne de ménager la chèvre et le chou, de la part de la candidate du FN, comme du candidat de la France Insoumise, est inquiétante car elle ressemble à s’y méprendre à la démarche d’Alexis Tsipras, dont on a vu par la suite qu’il était prêt à accepter toutes les compromissions pour rester au pouvoir abandonnant le peuple Grec aux demandes de créanciers aussi inhumains qu’irresponsables. Comment ne pas avoir un doute fort, d’autant plus que Mélenchon avait déclaré être prêt à travailler avec Benoît Hamon ? Le principe même de présenter deux plans n’ouvre-t-il pas trop facilement la porte aux compromissions et à la déception post-électorale que tous nos dirigeants ont suscitée ?
 
Bref, c’est malheureux à dire, mais la cristallisation de la campagne se fait à nouveau sur de mauvais candidats, et plus le temps le révèle, plus je me dis que Mélenchon et son programme ne valent sans doute pas mieux que les trois autres potentiels finalistes de cette campagne. Et si le temps du changement n’était pas encore venu, du fait de la mauvaise incarnation des alternatives ?

 

Source : Agoravox.fr

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URL: https://www.crashdebug.fr/actualites-france/13507-melenchon-mi-tsipras-mi-mitterrand

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